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dimanche 28 août 2011

Le voeu de naziréat

Beaucoup de chrétiens croient que le Seigneur Yéchoua était naziréen, parce que l'un des noms qu'il portait était précisément « Jésus le Nazaréen » (Matt. 2 : 23; Actes 2 : 22).
Bien qu'il soit né à Bethléem en Judée, il est vrai que Yéchoua passa son enfance et une bonne partie de sa vie à Nazareth, un village en Galilée où vivaient ses parents (Luc 4 : 16).

Évidemment, les noms «naziréen» et «nazaréen» sont très proches, mais cela ne constitue pas pour autant une preuve de leur similitude de sens, ou qu'il existe un lien quelconque entre ces deux termes.

Une autre raison pour laquelle certains ont crû que le Seigneur était naziréen vient des représentations que l'on a coutume de faire de son visage (pourtant non permises par le second commandement!). On le voit souvent dépeint comme un homme portant la barbe et les cheveux longs (ex. : sur le suaire de Turin). Ce qui était, du reste, un signe extérieur du nazir (ou naziréen : du nom de celui qui avait fait vœu de naziréat).

Qu'est-ce que le vœu de naziréat ?

Voyons d'abord ce que représentait vraiment le vœu de naziréat et en quoi il consistait exactement.
La première mention faite dans la Bible de cette coutume se trouve dans Nombres au chapitre 6. Le terme naziréen vient de l'hébreu « nâzîr » et de la racine « nâzar » qui signifie « séparer » ou « consacrer ». Il ne faut donc pas confondre « naziréen » (ou nazir : personne qui a fait vœu de naziréat) et « nazaréen » (personne native de la ville de Nazareth).

Le vœu de naziréat est un serment par lequel une personne désirait se rapprocher de Dieu et se consacrer à lui. Les hommes comme les femmes pouvaient faire ce serment de se consacrer à Dieu pendant un temps déterminé. Mais, selon le Talmud, la durée du vœu ne pouvait être inférieure à 30 jours (un mois).

Sans vraiment être une ascèse, le vœu de naziréat comportait tout de même plusieurs signes extérieurs distinctifs, comme le fait de ne pas se couper la barbe ni les cheveux durant toute la période du vœu (Juges 16 : 17; Actes 21 : 23-24). C'est pour cette raison que le candidat au vœu se rasait avant de faire son serment (ce qui ne concernait pas les femmes évidemment).

Celui ou celle qui se consacrait par ce vœu renonçait aussi à boire du vin et à consommer tout les produits issus de la vigne (jus de raisin, raisins frais ou secs, pépins et même les feuilles de la vigne). Il devait également s'abstenir de tout autres boissons alcoolisées (Amos 2 : 11-12).
Et enfin, le naziréen ne pouvait s'approcher d'un mort, même si c'était le cadavre d'un de ses parents. Mais, dans le cas où cette condition n'était pas respectée (comme pour le décès d'un proche), le vœu était simplement suspendu et différé. On reprenait alors depuis le début le serment qui avait été formulé initialement.
Le plus souvent la période du vœu était temporaire, mais la Bible cite certains cas où des personnes ont été consacrées à vie depuis leur enfance et même leur naissance.
Il y eut par exemple :

Samuel (I Sam. 1 : 11, 20);
Samson (Juges 13 : 1-7, 13);
et Jean le Baptiste (Luc 1 : 5-17; Matt. 11 : 18)

Quant à Élie, rien ne prouve qu'il s'était consacrer par ce vœu; mais certains indices pourraient nous laisser penser qu'il avait fait aussi ce vœu, ne fut-ce que temporairement.
Ainsi, lorsque Élisée, son successeur, a pris la relève du prophète Élie, il s'était tondu la tête, ce qui semble bien être le signe de son naziréat (II R. 2 : 23-24). On peut donc supposer qu'Élie avait lui aussi fait ce vœu au début de son travail de prophète.

D'autre part, nous savons qu'il y a des analogies évidentes entre les personnages d'Élie et de Jean le Baptiste, qui était le «deuxième Élie». Tous deux s'habillaient de la même façon, ils avaient la même puissance et un rôle similaire (II R. 1 : 8/Marc 1 : 6).
Et comme Jean le Baptiste était nazir, on pourrait croire qu'Élie l'était, lui aussi. Mais peut-être ne l'a-t-il été que temporairement, car rappelons-nous qu'il dût s'allonger sur un enfant décédé pour pouvoir le ramener à la vie (I R. 17 : 17-24); or le nazir devait impérativement s'éloigner des morts! Donc, si Élie a été nazir, ce ne fut qu'à certaines périodes de sa vie.

Le Messie était-il nazir ?

Tout le monde sait que le premier miracle de Yéchoua fut le changement de l'eau en vin à l'occasion d'un mariage à Cana (Jean 2). Mais, croyant que le Seigneur était nazir, certains disent qu'il n'a peut-être pas bu de vin lui-même lors de ces noces. Cependant la Bible dit expressément que le Seigneur ne se privait pas de boire du vin à certaines occasions, ce qui lui fut d'ailleurs reproché (Matt. 11 : 18-19; Matt. 26 : 27-29).

Si donc Yéchoua buvait parfois du vin, c'est qu'il n'était pas nazir. Et s'il n'avait pas fait ce vœu de naziréat, il devait forcément avoir les cheveux courts, car l'Écriture dit que l'homme doit avoir les cheveux courts (sauf en cas de naziréat) et la femme les avoir longs (I Cor. 11 : 14-15). Il nous faut donc résolument oublier toutes ces représentations trompeuses, et non conformes à la Loi, où il apparaît portant des cheveux longs et un air efféminé!...

D'autre part, s'il avait été nazir, il n'aurait pas pu aller à la rencontre de Lazare pour le ressusciter (Jean 11 : 17-44).

Peut-on encore faire ce vœu aujourd'hui ?

J'ai parfois entendu certains d'entre nous s'exclamer « ce vœu n'a plus de sens aujourd'hui! » ou « ce n'est plus nécessaire! ». Et pourquoi donc ?
Bien sûr, cela n'est pas une obligation et il n'est pas question de se prendre pour un « Élie » ou un prophète, mais y a-t-il une raison valable et fondée pour affirmer que ce genre de consécration est devenue obsolète ou inutile ? Ne peut-on pas, simplement et sans prétention, désirer se rapprocher de notre Père Céleste et se sanctifier en faisant le serment du vœu de naziréat pour un temps déterminé ?
Le vœu de naziréat se pratiquait encore à l'époque de la Nouvelle Alliance. L'apôtre Paul l'a fait pour lui-même (Actes 18 : 18), et il a aidé quatre autres personnes à réaliser l'engagement qu'ils avaient pris de faire le serment de naziréat (Actes 21 : 23- 26). Il n'est donc pas interdit de faire ce vœu de nos jours à condition de le respecter (Nomb. 30 : 1-3).

Salutations

Août 2011
Jacquy Mengal