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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de nombreux vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2023 Tous droits réservés

mardi 16 octobre 2012

Bible et business; où sont nos valeurs ?

L'argent ! Voici bien un sujet qui reste tabou pour certains; et pourtant cela vaut bien la peine d'en parler puisque ce moyen d'échange incomparable concerne pratiquement tout le monde (riches et pauvres).
Du reste, les Écritures parlent assez souvent de l'argent et de l'attitude qu'il convient d'avoir par rapport à celui-ci ainsi qu'aux biens matériels en général.

L'argent est-il une mauvaise chose ?

Ne soyons pas hypocrites, nous aimons tous recevoir une bonne rémunération pour le travail que nous effectuons, et généralement personne ne refuse une gratification pécuniaire substantielle ou ne rejette une bonne affaire.
D'ailleurs, la Bible nous donne plusieurs exemples de personnes devenues riches et influentes, qui n'en étaient pas moins honorables et justes (1) :

« Abram était très riche. Il possédait de grands troupeaux ainsi que beaucoup d'argent et d'or. » (Genèse 13 : 2). Voir aussi Gen. 24 : 35.

« Cette année-là Isaac fit des semailles dans le pays et il récolta cent fois ce qu'il avait semé, car le Seigneur le bénissait. Ses biens ne cessaient d'augmenter, de sorte qu'il devint très riche. » (Gen. 26 : 12-13).

« Jacob s'enrichit énormément et devint propriétaire d'un grand nombre de moutons et de chèvres, de servantes et de serviteurs, de chameaux et d'ânes. » (Gen. 30 : 43).

« Quand le soir fut venu, un homme riche, de la ville d'Arimathée, arriva. Il s'appelait Joseph et était lui aussi disciple de Jésus. » (Matt. 27 : 57).

La richesse n'est pas un péché en soi. Mais il est évident que l'attrait excessif pour l'argent (l'avarice) et l'enrichissement à tout prix (la cupidité) peuvent corrompre l'homme et le conduire vers une forme d'idolâtrie :

« Ne vous amassez pas des richesses dans ce monde, où les vers et la rouille détruisent, où les voleurs forcent les serrures et dérobent. Amassez-vous plutôt des richesses dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne peuvent détruire, où les voleurs ne peuvent pas forcer de serrures ni dérober. Car là où sont tes richesses, là aussi est ton cœur. » (Matt. 6 : 19-21).

« Celui qui se confie en ses richesses dépérit. Les justes prospèrent comme des arbres verdoyants. » (Prov. 11 : 28).

« Celui qui aime l'argent n'en a jamais assez et celui qui aime la richesse n'en profite pas. Cela non plus n'a pas de sens. » (Eccl. 5 : 9).

« Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres; il haïra l'un et aimera l'autre; il sera fidèle à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent. » (Luc 16 : 13/Matt. 6 : 24).

C'est d'ailleurs ce qui a troublé « le jeune homme riche », lorsque le Seigneur lui demanda d'abandonner ses richesses pour le suivre (Matthieu 19 : 16-24). Cet homme obéissait pourtant parfaitement à la loi de Dieu, mais il était manifestement trop attaché aux biens matériels et n'a pu y renoncer le moment venu.
De la même façon, Yéchoua reprocha souvent aux Pharisiens, pourtant très zélés du respect des lois et des ordonnances de la Torah, leur attachement à l'argent :

« Les Pharisiens entendaient toutes ces paroles et se moquaient de Jésus, car ils aimaient l'argent. » (Luc 16 : 14).

La dîme

Sous la Première Alliance, l'œuvre de Dieu était financée par le système des dîmes (I0 % des revenus).
La dîme était destinée aux Lévites qui accomplissaient jour après jour leur travail sacerdotal (Lév. 27 : 30-33). La seconde dîme était économisée et conservée par l'individu pour les frais occasionnés aux fêtes (principalement celle de Soukkot, Deut. 14 : 22-27), et enfin une troisième dîme (prélevée tous les 3 ans) était destinée aux pauvres et aux Lévites (Deut. 14 : 28-29).

Aujourd'hui, certaines congrégations et églises réclament une dîme à leurs membres en déclarant que le pasteur remplace de Lévite d'autrefois. Parfois même, le non-versement de cette dîme est considéré comme une faute et entraîne l'exclusion du groupe ! (2)

Il est normal que ceux qui œuvrent pour la Parole de Dieu reçoivent une rémunération proportionnelle à leur travail (I Cor. 9 : 4, 11 et 13-14), mais est-il vraiment nécessaire d'imposer l'obligation du versement d'une dîme aux membres de l'assemblée ?

« Car lorsque la prêtrise est changée, il faut aussi qu'il y ait un changement de loi. » (Héb. 7 :12).

Dons et offrandes

D'autres groupes fonctionnent parfaitement bien sans imposer le paiement de la dîme, mais plutôt grâce aux dons ou offrandes offerts librement et anonymement par leurs membres.
Comme cela se faisait déjà à l'époque de la Première alliance, les trois fêtes principales de l'année biblique étaient l'occasion de faire un don à ceux qui avaient la charge du peuple de Dieu :

« Trois fois par année, tous les mâles d'entre vous se présenteront devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il choisira : à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines, et à la fête des tabernacles. On ne paraîtra point devant l’Éternel les mains vides. Chacun donnera ce qu'il pourra, selon les bénédictions que l’Éternel, ton Dieu, lui aura accordés. » (Deut. 16 : 16-17). Voir aussi Ex. 23 : 14-16.

Remarquons que dans le Nouveau Testament les premières congrégations fonctionnaient avec le système des dons et des offrantes volontaires (Jean 13 : 29; Actes 2 : 45; Actes 4 : 32-37; etc).

« Il faut donc que chacun donne comme il l'a décidé, non pas à regret ou par obligation; car Dieu aime celui qui donne avec joie. » (II Cor. 9 : 7).

Bien sûr, il est tout à fait louable de vouloir verser sa dîme de façon ponctuelle ou régulière. Abraham et Jacob l'ont fait ponctuellement, avant que le sacerdoce lévitique ne soit en fonction (Gen. 14 : 20 et 28 : 22); et il existe même une promesse de bénédiction pour ceux qui offraient leur dîme de bon cœur (Malachie 3 : 10-12).
Ceux et celles qui désirent verser une dîme doivent le faire de bon cœur, et surtout sans contrainte ni menace de se voir exclu d'une assemblée, s'il ne le faisait pas régulièrement (3).

Néanmoins, si le versement de la dîme n'est plus une obligation, il est évident que ceux qui enseignent et s'occupent de leur congrégation ont droit à une rémunération proportionnelle à leur travail. Car il s'agit bien d'un service et comme chacun sait : « tout travail mérite salaire» (Luc 10 : 7). Le don ou l'offrande constitue dès lors un moyen tout indiqué pour honorer le travail des pasteurs et enseignants.

« Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. » (I Cor. 9 : 9).

« Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel ? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile. » (I Cor. 9 : 13-14).

« Mais toi, quand tu donnes de l'argent aux pauvres, fais-le de telle façon que même ton plus proche ami n'en sache rien. » (Matt. 6 : 3; l'anonymat).

« ... Vous avez reçu gratuitement, donnez aussi gratuitement. » (Matt. 10 : 8).

La crise financière

Il est certain que l'argent (fiduciaire et scriptural) est un facteur essentiel et indispensable de toute activité économique et commerciale florissante.
Malheureusement, ces dernières années, nous assistons à des dérives graves liées à une mauvaise utilisation des moyens financiers mis à disposition sur un marché mondialisé. Sans entrer dans des explications longues et fastidieuses, chacun comprendra que l'utilisation pervertie de l'argent nous conduit dans des situations de crises financières et économiques désastreuses, telles que nous les connaissons aujourd'hui (bulles financières, subprimes, taux d'intérêts excessifs pour les prêts, mais trop bas pour les placements, inflation, corruption, placements à risque et « toxiques », endettement des pays et des citoyens, rôle des banques, etc).

De toute évidence, c'est le mensonge, l'égoïsme, la spéculation et la cupidité (de certains) qui sont à l'origine de ces crises financières chroniques (n'oublions pas la crise de 1929 aux U.S.A. et plus proche de nous la crise des subprimes en 2008). Mais le plus triste, c'est que ce sont surtout les plus démunis qui subissent les conséquences désastreuses de ces crises.

« Car l'amour de l'argent est la cause de toutes sortes de maux. Certains ont eu une telle envie d'en posséder qu'ils se sont égarés loin de la foi et ont accablé leur cœur de bien des douleurs. » (I Timothée 6 : 10).

Tout le monde en conviendra : l'argent ne doit pas être une finalité, mais plutôt un moyen. Rappelons que le 8e et 10e commandements concernent notre comportement face à l'argent (et aux biens matériels en général) :

« Tu ne commettras pas de vol. » et « Tu ne convoiteras rien de ce qui appartient à ton prochain ... » (Deutéronome 5 : 19 et 21).

« Ne vous laisser pas dominer, dans votre conduite, par l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu a dit : 'Je ne te laisserai pas, je ne t'abandonnerai jamais '. » (Hébreux 13 : 5).

Mais l'homme s'est détourné des lois de Dieu, et en l'occurrence, ici, des règles concernant la finance (entre individus, entre pays et vis-à-vis du Créateur).
Il y a en effet des lois et des prescriptions dans la Bible qui régissent toute activité ayant un rapport avec l'argent :

La façon de le gagner :

« Vous avez six jours dans la semaine pour accomplir votre ouvrage, mais le septième jour vous cesserez toute activité, afin que vos bœufs et vos ânes puissent se reposer, et que les serviteurs et les étrangers puissent reprendre haleine. » (Ex. 23 : 12).

« Mieux vaut un maigre salaire gagné honnêtement que de gros revenus tirés d'affaires louches. » (Prov. 16 : 8).

« Vous n'aurez pas dans votre sac des poids inexacts, certains plus lourds et d'autres plus légers. » (Deut. 25 : 13).

« L'homme avide d'argent attire la ruine sur sa famille. Celui qui ne se laisse pas acheter jouira d'une longue vie. » (Prov. 15 : 27).

Le prêt et le crédit :

« Si vous prêtez quelque chose à un compatriote, argent, nourriture ou autre, n'exigez de lui aucun intérêt. Vous pouvez exiger des intérêts d'un étranger, mais pas d'un compatriote ... » (Deut. 23 : 20-21).

« Le riche a les pauvres en son pouvoir. Ceux qui empruntent sont les esclaves de leurs créanciers. » (Prov. 22 : 7).

« Si quelqu'un s'enrichit en prêtant de l'argent à des taux excessifs, sa fortune reviendra à un homme généreux envers les pauvres. » (Prov. 28 : 8).

« Seul un insensé se rend responsable de la dette d'autrui en tapant dans la main de quelqu'un. » (Prov. 17 : 18). Voir aussi Prov. 6 : 1; 11 : 15; 20 : 16; 22 : 26 et 27 : 13.

La politique socio-économique et financière :

« 11 Ne commettez pas de vol, n'usez pas de mensonge ou de fraude au détriment de vos compatriotes. (...) 13 N'exploitez personne et ne volez rien; ne gardez pas jusqu'au lendemain le salaire dû à un ouvrier. » (Lév. 19 : 11, 13).

« Ne profitez pas de la pauvreté ou de la misère d'un ouvrier, que ce soit un compatriote ou un étranger vivant dans une ville de votre pays. » (Deut. 24 : 14).

« Le peuple maudit ceux qui stockent leur blé, mais il est reconnaissant à ceux qui le vendent. » (Prov. 11 : 26).

« Des collecteurs d'impôts vinrent aussi pour être baptisés et demandèrent à Jean : - Maître, que devons-nous faire ? Il leur répondit : - Ne faites pas payer plus que ce qu'ordonne la loi. » (Luc 3 : 12-13).

« Payez à tous ce que vous leur devez : payez l'impôt à qui vous devez l'impôt et la taxe à qui vous la devez ... » (Rom. 13 : 7).

Lévitique 25 (l'année sabbatique, le Jubilé, le droit de rachat et le prêt aux pauvres), etc.

Une des raisons de la Colère de Dieu

On ne peut être qu'indigné et révolté, lorsque l'on voit la misère et la pauvreté de tous ces gens de part le monde qui sont les victimes collatérales de ces crises financières à répétition et de l'exploitation honteuse des puissants de ce monde.
Nous sommes arrivés à une époque où l'écart entre personnes extrêmement riches et désespérément pauvres n'a jamais été aussi grand. Le nombre de gens qui, dans le monde, vivent dans la précarité et la misère ne cesse de croître chaque année. Cela est d'autant plus injuste que le gaspillage et la surconsommation dans nos pays riches atteignent des proportions jamais égalées.

D'autre part, il nous suffit d'ouvrir un livre d'Histoire pour se rendre compte que la plupart des révolutions populaires ont souvent été les seules réponses possibles de gens désespérés face à l'injustice, l'oppression et l'asservissement des puissants. Mais toutes ces révoltes menées tout au long de l'Histoire n'ont manifestement pas changé grand chose. C'est davantage le cœur de l'homme qui doit changer plutôt que ses idéaux politiques.
La prochaine révolution ne sera pas conduite par les hommes, mais bien par le Seigneur des Armées lui-même. C'est lui qui mettra fin à l'exploitation et à l'injustice des hommes :

« En effet, l'or et l'argent du monde entier m'appartiennent. » (Aggée 2 : 8).

« Ces hommes ne se détournèrent pas non plus de leurs meurtres, de leur magie, de leur immoralité ou de leurs vols. » (Apoc. 9 : 21).

« Ni leur argent ni leur or ne pourront les sauver au jour de la colère du Seigneur ... » (Sophonie 1 : 18).

« Faites donc mourir tout ce qui est terrestre en vous : l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs et l'avarice (car l'avarice est une sorte de culte des idoles). C'est à cause de telles fautes que la colère de Dieu va frapper ceux qui refusent de lui obéir. » (Col. 3 : 5-6). Voir aussi Eph. 5 : 5.

Notes

1) On ne me suspectera pas de défendre les riches, puisque je ne fait pas partie de cette classe privilégiée. Ceci dit, au sein de nos assemblées, il nous faut respecter et accueillir tout le monde, riches et pauvres, sans distinction de classe.

2) L'obligation de la dîme n'a jamais été une caractéristique de la véritable Église de Dieu. Faut-il rappeler que l'Église Catholique romaine l'imposait au Moyen-Age, au moment même ou elle instaurait sa fameuse Inquisition !

Aujourd'hui, certaines congrégations imposent la dîme, alors qu'elles ne respectent même pas le shabbat (qui, lui, est pourtant bien un des commandements du Décalogue !).

3) Je ne parlerai pas de certains sites web, qui affichent ostensiblement leur demande d'argent et qui sont souvent de véritables « boutiques » en ligne ; ainsi que ces sectes qui ne se privent pas non plus de réclamer avec insistance et contrainte une dîme à leurs membres. Dans ce cas, l'argent versé est généralement un bon moyen d'enrichissement (des dirigeants bien évidemment).

Ceci dit, je ne critique pas la dîme, qui a toujours été le moyen privilégier de financement de l'œuvre de Dieu, mais je pense que certaines églises abusent de ce précepte en le rendant obligatoire et contraignant, sous menace d'exclusion si non-payement. Les dons et les offrandes ne sont-ils pas des moyens plus appropriés aujourd'hui ? ...

Salutations
2012, (révisé en avril 2015)
Jacquy Mengal

2 commentaires:

  1. Magnifique , une photocopie s'impose.

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    1. Merci, mais je me rends compte qu'il y avait encore beaucoup à dire sur ce sujet. Bien à vous.
      Jacquy

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