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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de nombreux vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2023 Tous droits réservés

dimanche 7 février 2016

"Avec une pelle en main et la Bible dans l'autre"(suite)

Avant de poursuivre l'énumération de quelques découvertes archéologiques confirmant la Bible, revenons un instant sur cette empreinte du sceau royal d'Ezékias dont nous avons parlé dans la première partie de cet article.
En observant le graphisme du sceau, la première chose que nous remarquons est ce dessin du soleil ailé flanqué d'une croix ankh (la deuxième croix est à peine visible) d'un style égyptien évident. Certains croyants pourraient s'étonner de la présence de tels symboles « païens » sur le sceau d'un roi judéen considéré par les Écritures comme ayant été agréable et droit aux yeux de Dieu.

« Ezékias fit ce qui plaît au Seigneur, tout comme son ancêtre David. » (II Chron. 29 : 2).

En fait, ce sceau est loin d'être le seul artefact « biblique » de style égyptien découvert à ce jour. D'autres objets typiquement israélites ou judéens mis au jour sont du même style. Ce détail est très révélateur du passé historique d'Israël, mais aussi des influences qui prévalaient dans cette région du monde durant la Haute Antiquité.

C'est ainsi que parmi les nombreux sceaux retrouvés en Terre sainte, certains ont une iconographie égyptienne évidente, tel ce sceau du ministre du roi israélite Osée (732-724 avant notre ère), avec l'inscription : « A Abdi, Serviteur d'Osée ». (Image : interbible.org).

Si la Bible présente le royaume de Salomon comme ayant atteint une certaine grandeur à son apogée, lorsque l'on considère objectivement la carte des différents pays du Proche-Orient de cette époque, il paraît évident que les royaumes d'Israël et de Juda occupaient une position moins dominante que leurs voisins, tels que l’Égypte, l'Assyrie, Babylone ou la Perse.

Le royaume d'Israël et celui de Juda, qui s'est maintenu plus longtemps, ont souvent subi l'influence, d'abord de l’Égypte pharaonique puis, dans une moindre mesure, de Babylone et des Perses. Cela est logique, puisque le peuple d'Israël a séjourné très longtemps en Égypte, et que par la suite le peuple juif dut aussi vivre en exil à Babylone, puis parmi les Mèdes et les Perses.

L'arche d'alliance de Moïse n'a jamais été retrouvée, mais il y a fort à parier que son décor était tout à fait de style égyptien.
En lisant les Écritures, nous perdons souvent de vue que les relations entre Israël et l’Égypte étaient très proches, et plus souvent amicales que conflictuelles. Salomon, lui-même, n'avait t-il pas épousé la fille du Pharaon ?

« Le roi Salomon épousa une fille du Pharaon, roi d’Égypte, et, par ce mariage, il s'allia avec le Pharaon. » (I Rois 3 : 1).

Il faut savoir aussi qu'Israël a été quelquefois vassal de l’Égypte : en témoigne la découverte de vestiges de garnisons égyptiennes en Terre sainte. Il est donc logique de retrouver cette influence égyptienne dans l'art israélite.
Cependant, la religion des deux peuples était différente. Si l’ancienne Égypte était foncièrement polythéiste, depuis l'Exode, le peuple d'Israël avait solennellement accepté l'alliance du Dieu unique YHWH au mont Horeb.

Quelques autres découvertes

- Lors de la conquête éclair de Josué, la première cité cananéenne qui tomba aux mains des Israélites fut Jéricho. Si tous les archéologues sont d’accord pour reconnaître que la cité fut détruite violemment puis incendiée, l'interprétation des données archéologiques reste encore aujourd'hui très controversée. Alors que pour John Garstang, qui fouilla la cité dans les années 1930, la ville fut détruite vers – 1400, pour Kathleen Kenyon, qui reprit les travaux dans les années 1950, c'est vers – 1550 que la cité fut abandonnée. Malgré le réexamen des céramiques par Bryant G. Wood, qui confirme la datation de Garstang, la plupart des spécialistes persistent à croire que la datation de Kathleen Kenyon est la bonne. Une affaire à suivre, donc !

- C'est à l'archéologue Adam Zertal (1936-2015) que l'on doit la mise au jour en 1986 de l'autel de Josué sur le mont Ebal, situé vis-à-vis du mont Garizim.
Cette découverte, importante mais peu connue, avait suscité beaucoup de polémiques en raison du déni de la conquête de Josué par de nombreux historiens. Cet autel confirme pourtant de façon éclatante le récit biblique et atteste de la conquête de Canaan par Josué. Il est construit en pierres non taillées et est situé sur le mont Ebal comme cela est indiqué dans le Texte. Et si l'ensemble de l'édifice est daté du XIIIe siècle avant notre ère, sa structure de base remonterait plutôt à – 1400, soit l'époque de Josué !

« Sur le mont Ebal, Josué fit un autel pour le Seigneur Dieu d'Israël. Il le construisit selon les instructions que Moïse, le serviteur du Seigneur, avait données aux Israélites (...) un autel en pierres brutes, non taillées avec un outil de fer ... » (Josué 8 : 30-31).

- Parmi les grands travaux entrepris par le roi Salomon, on peut encore voir aujourd'hui les trois portes de même style qu'il fit construire dans les villes de Hassor, Méguiddo et Guézer (I Rois 9 : 15). (Image : interbible.org).


- Quelques années après la mort de Salomon, le pharaon Shéshonq I (appelé Schischak dans la Bible) attaqua Jérusalem et s'empara des trésors du Temple. Cet événement est relaté sur les murs du temple d'Amon à Thèbes :

« La cinquième année du règne de Roboam, Schischak, roi d’Égypte, monta contre Jérusalem. » (I Rois 14 : 25, version L. Segond).

- La stèle de Mésha, découverte en 1868, mentionne le roi israélite Omri (886-875 av. J.-C.).

- La conquête de Samarie en – 721 et la déportation d'une partie de la population israélite est confirmée par une inscription sur les murs du palais du roi assyrien Sargon II (II Rois 17 : 3-6).

« J'assiégeai, j'occupai la ville de Samarie, et réduisis en captivité 27 280 personnes qui l'habitaient ... » (Jules Oppert {1825-1905}, Grande Inscription du palais de Khorsabad, page 9).

- La prise de la cité philistine de Ashdod par les Assyriens est confirmée par une inscription de Sargon II sur les murs de son palais de Khorsabad (Esaïe 20 : 1).

- La campagne militaire du roi assyrien Sennakérib en Judée est mentionnée sur le prisme de « Taylor » conservé au British Museum à Londres (II Rois 18 : 13).

- Le siège de Lakich par Sennakérib en 701 avant notre ère est illustré en détail sur des bas-reliefs exposés au British Museum (II Rois 18 : 14).

- Le tunnel d'Ezékias, qui dévie la source du Gihon vers le bassin de Siloé, fut creusé à même la roche par deux équipes qui se rejoignirent au milieu. Il mesure 530 mètres et fut réalisé vers – 701 sous le roi Ezékias pour approvisionner la cité en eau en cas de siège. Une inscription paléo-hébraïque, découverte sur la paroi du tunnel, authentifie Ezékias comme étant le commanditaire de l'ouvrage (II Rois 20 : 20/ II Chron. 32 : 30).

- Lors d'une campagne de fouille dans la vallée de Hinnom en 1979, Gabriel Barkay découvrit deux rouleaux d'argent dans une tombe comportant des inscriptions paléo-hébraïques datant de la fin du VIIe siècle avant notre ère. Après avoir déroulé avec précaution les deux rouleaux, long de quelques centimètres, on y découvrit un texte très proche de la célèbre bénédiction sacerdotale mentionnée dans Nombres 6 : 24-26.

- Pami les nombreux sceaux découverts, retenons ceux de : « Achaz (fils de) Yehotam, roi de Juda » (II Rois 15 : 38), « Hanan (fils de) Hilqiyahu, le prêtre » (II Rois 22 : 4), « Gedaliyahu, fils de Pashur » (Jér. 38 : 1), « Yehuchal, fils de Shelemiyahu, fils de Shavi » (Jér. 38 : 1) et « Berekyahn, fils de Nereyahu, le scribe », qui serait en fait Baruk, fils de Neriah, le scribe de Jérémie mentionné dans Jérémie 36 : 4. (Image : interbible.org).


- Le siège de Jérusalem par Nabucodonosor et la deuxième déportation de plus de dix mille personnes, dont le roi Joakin, à Babylone, rapporté dans les Chroniques babyloniennes (II Rois 24 : 10-16). (la première déportation eut lieu en – 606 ; Dan. 1 : 1-6 ; II Rois 24 : 1-2).

- La défaite de Babylone par les Mèdes et les Perses et la libération des captifs par Cyrus le Grand rapportée sur le cylindre de Cyrus exposé au British Museum (Daniel 1 : 21 ; Esdras 1 : 1-4 et 6 : 3-4).

- Les manuscrits de la mer Morte représentent sans conteste une des plus importantes découvertes archéologiques du XXe siècle. Ce sont des centaines de manuscrits, parfois fragmentaires, datés du troisième siècle avant J.-C. au premier siècle après, qui furent mis au jour de 1947 à 1956 dans onze grottes situées non loin de la mer Morte. Excepté le livre d'Esther, tous les livres de la Bible hébraïque sont représentés, parfois en plusieurs exemplaires, ainsi qu'une copie complète du livre d'Esaïe. L'intérêt majeur de cette découverte réside dans la fiabilité de la transmission du Texte biblique à travers les siècles, puisque les textes de ces différents rouleaux sont pratiquent identiques aux textes bibliques les plus anciens que nous possédions et qui remontent au Xe siècle de notre ère, soit un écart de quelque 1000 ans ! (Photo : fac-similé du livre d'Esaïe, Fascimile-editions.com).

- Tous les protagonistes et personnages décrits dans le Nouveau Testament ont été identifiés, soient par des monnaies ou des inscriptions. L'existence de Ponce Pilate, dont on avait aucune trace, fut prouvée par la découverte d'une inscription à son nom à Césarée en 1961.

- Quant à la cité de Capernaüm, la prophétie de son abandon s'est bien réalisée, puisque aujourd’hui encore on peut visiter les ruines de cette cité mises au jour qui fut si prospère.

« Et toi, Capernaüm, crois-tu que tu t’élèveras jusqu'au ciel ? Tu seras abaissée jusqu'au monde des morts. » (Luc 10 : 15).

- Et enfin, la mise au jour en 1968 d'un fragment d'os (talon) transpercé d'un clou. Il se trouvait dans l'ossuaire d'un certain Yehohanan (Jean), fils de Hagakol, découvert à Giv'at Ha-Mivtar près de Jérusalem. Ce vestige est l'unique preuve matérielle de la mise à mort par crucifixion très répandue dans l'empire romain. (Photo : timesofisrael.com).


Conclusion

Bien que peu nombreux et rarement spectaculaires, ces témoins du passé illustrent notre lecture des Écritures en replaçant le récit dans son contexte historique. Mais, vous l'aurez compris : entre les «minimalistes» qui sous-estiment le Texte biblique, et les «maximalistes» qui ont tendance à le sur-estimer, l'interprétation des données archéologiques est parfois sujette à controverses.
Cela vous étonnera peut-être, mais je ne suis pas contre ce débat contradictoire, qui ne peut que favoriser une saine émulation et conduire à plus de rigueur dans les recherches.
Sachez, cependant, qu'aucune découverte archéologique n'a jamais remis en cause le récit biblique. Bien au contraire : toutes les découvertes réalisées jusqu'ici attestent de la validité des Écritures.

Cet article a également été publié sur "Ops & Blogs" du "Times of Israel" :

Février 2016
Jacquy Mengal