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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de nombreux vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2023 Tous droits réservés

dimanche 1 janvier 2017

Suffit-il au croyant d'être un Ben No'ah ?

En ces temps d'incertitudes et de confusions spirituelles, beaucoup de croyants s'interrogent sur la validité de leurs convictions et le bien fondé de leurs croyances. C'est ainsi que certains chrétiens, à la recherche des racines hébraïques de leur foi, se laissent séduire par l'enseignement rabbinique des sept lois noa'hides (ou noachides), et décident d'adhérer au mouvement des Bnei Noah (Enfants de Noé).
Si la plupart de ces chrétiens viennent du monde évangélique, on retrouve aussi parmi eux d'autres croyants déçus par l'enseignement qu'ils ont reçu dans leurs congrégations ou églises. Mais que représente ce mouvement et quelles sont ces sept lois noa'hides ?

Les Bnei Noah et les sept lois noa'hides

Selon les rabbins du Centre Noahide Mondial (Brit Olam), les non-juifs qui respectent les sept lois (ou commandements), données aux descendants de Noé par l'intermédiaire de Moïse, font la volonté du Créateur.
Pour le judaïsme rabbinique, il y aurait donc sept commandements qui auraient été donnés en particulier aux nations (les non-juifs) après le Déluge, et d'autres lois plus spécifiques qui ont été données au peuple d'Israël par Moïse.
Il suffirait donc aux non-juifs de respecter ces sept lois pour devenir un ben ou bat Noah (fils ou fille de Noé) et faire la volonté du Créateur, alors que le Juif serait tenu de respecter les 613 commandements (mitsvot), puisque Israël est le peuple élu et celui de la prêtrise.

Ces sept lois noa’hides sont :

L’obligation d’instaurer des tribunaux
L’interdiction du blasphème du Nom divin
L’interdiction de l’idolâtrie
L’interdiction du meurtre
L’interdiction des unions immorales
L’interdiction du vol
L’interdiction de consommer une partie arrachée d’un animal vivant.

De toute évidence, ces sept commandements sont des lois naturelles saines et bonnes qui confèrent à ceux qui les gardent le statut d'être humain évolué. Il est donc tout à fait logique de les retrouver inscrites dans le Décalogue et/ou dans les ordonnances de la Torah (le Pentateuque).

Certes, il n'est pas question, ici, de critiquer cette organisation juive (Brit Olam), puisque cet enseignement rabbinique destiné aux non-juifs est fidèle aux principes du judaïsme. On ne peut donc pas reprocher aux rabbins de vouloir l'enseigner, d'autant plus qu'ils ne font pas vraiment de prosélytisme pour convaincre les non-Juifs.

Par contre, permettez-moi de mettre en garde les croyants (chrétiens ou messianiques) qui souhaiteraient suivre cet enseignement rabbinique en le considérant comme suffisant à leur engagement spirituel.
Si le respect de ces sept lois noa'hides est bien sûr une bonne chose en soi, cela n'est certainement pas suffisant pour faire la volonté du Seigneur !

Un enseignement qui arrange beaucoup de monde !

Tout le monde sait que la plupart des chrétiens, qu'ils soient Catholiques, Protestants, Orthodoxes ou autres, ne croient pas en la nécessité de respecter le repos du shabbat ni les fêtes bibliques, qu'ils nomment d'ailleurs « les fêtes juives ».
De la même façon, le fait de manger des viandes impures et de consommer du sang ne représente pour eux aucune faute, et ils ne s'en privent évidemment pas, alors que les Juifs (religieux) se gardent bien d'y toucher.

Avec cet enseignement des sept lois noa'hides, nous avons donc d'une part des non-juifs qui se voient confortés dans leur conviction que le shabbat et d'autres prescriptions de la Torah ne les concernent absolument pas. Puis, d'autre part, certains rabbins qui estiment que les non-juifs n'ont pas besoin de respecter le repos du shabbat ou l'interdiction de consommer les aliments impurs mentionnés dans le livre du Lévitique, alors que le peuple juif y est tenu.

Pour rappel

Permettez-moi d'abord de rappeler que nous sommes tous (le peuple juif y compris) les enfants de Noé, puisque l'humanité s'est reconstruite après le Déluge avec la descendance de ce patriarche.
D'autre part, affirmer que le repos du shabbat aurait été institué par Moïse et qu'il serait réservé uniquement au peuple juif est tout à fait inexact !
Le repos du shabbat a été instauré par le Créateur lui-même au Jardin d’Éden pour que l'humanité se souvienne qu'il a fallu sept jours pour créer le monde que nous connaissons.

« Dieu, après avoir achevé son œuvre, se reposa le septième jour de tout son travail. Il fit de ce septième jour un jour béni, un jour qui lui est réservé, car il s'y reposa de tout son travail de Créateur. » (Genèse 2 : 2-3/Hébreux 4 : 4).

Il est donc certain que Noé, tout comme les autres patriarches, respectaient déjà le repos du shabbat, alors qu'ils n'étaient évidemment pas Juifs, puisque le peuple juif est né après la division du royaume de Salomon avec l'union des tribus de Juda, de Benjamin, de Lévi et d'une partie de la tribu de Siméon.

Le shabbat est donc un rappel pour tous les hommes (et pas seulement pour les Juifs) que le Créateur s’est reposé le septième jour après avoir tout créé. De ce fait, le shabbat a été institué bien avant le don de la Loi sur le mont Sinaï et, en l'incluant dans le Décalogue, Moïse n'a fait que confirmer l'importance de son respect.

« N'oublie jamais de me consacrer le jour du sabbat. Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c'est le sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni tes enfants, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi. Car en six jours j'ai créé le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, puis je me suis reposé le septième jour. C'est pourquoi moi, le Seigneur, j'ai béni le jour du sabbat et je veux qu'il me soit consacré. » (Exode 20 : 8 à 11).

Le shabbat est-il réservé au seul peuple juif ?

Pour répondre aux détracteurs de tous bords, je dirais d’abord que la Bible déclare expressément que le shabbat a été fait pour l’homme, tous les hommes, même si la majorité d'entre-eux refusent de le respecter :

« Jésus leur dit encore : - Le sabbat a été fait pour le bien de l'homme; l'homme n'a pas été fait pour le sabbat. C'est pourquoi, le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Marc 2 : 27-28).

Et, si ce passage n'est jamais lu dans la synagogue, puisqu'il provient du Nouveau testament, nous pouvons citer alors le livre d'Esaïe qui recommande aux non-Juifs de respecter le shabbat :

« 2 Heureux sera l'homme qui fait ce que j'ai dit, qui s'y tient fermement, qui respecte avec soin le sabbat et s'interdit de faire quelque mal que ce soit !'
3 Il ne faut donc pas que l'étranger qui s'est attaché au Seigneur aille s'imaginer : 'Le Seigneur me met à part, à l'écart de son peuple' Il ne faut pas non plus que l'eunuque se mette à dire : 'Je ne suis qu'un arbre sec'. 4 Car le Seigneur déclare : 'Si un eunuque respecte mes sabbats, (...) 5 alors je lui réserverai, sur les murs de mon temple, un emplacement pour son nom (...) 6 Quant aux étrangers (...) le Seigneur déclare : 'S'ils respectent avec soin le sabbat, s'ils se tiennent à l'engagement que j'attends de mon peuple, 7 alors je les ferai venir sur ma montagne sainte (...) 8 Celui qui a rassemblé les dispersés d'Israël, le Seigneur Dieu, ajoute : 'J'en ai déjà rassemblés, j'en rassemblerai d'autres encore. » (Esaïe 56 : 2-8).

Celui qui croit en Yéchoua est un Israélite spirituel

Vous, qui êtes baptisés (Juifs et non-Juifs), ne savez-vous pas que vous faites partie du peuple d'Israël spirituel ? Certes, le Juif est déjà un membre physique de ce peuple d'Israël, alors que le non-Juif deviendra par son baptême un membre spirituel du peuple saint. C'est ce que l'apôtre Paul nous a très bien expliqué :

« Le peuple d'Israël est comme un olivier cultivé dont quelques branches ont été coupées ... » (Rom. 11 : 17).

« Toi qui n'es pas juif, tu es la branche naturelle d'un olivier sauvage : on l'a coupée et greffée, contrairement à l'usage naturel, sur un olivier cultivé. Les Juifs, eux, sont les branches naturelles de cet olivier cultivé : il sera donc beaucoup plus facile de les greffer de nouveau sur l'arbre auquel ils appartenaient déjà. » (Rom. 11 : 24).

Ainsi, un non-Juif, considéré comme une branche d'olivier sauvage, peut très bien être greffé sur cet olivier cultivé (Israël). Tout comme un Juif qui renonce à son incrédulité serait greffé à nouveau sur l'arbre d'où il vient.
Le croyant non-Juif devient donc par son baptême un membre de l'Israël spirituel, et il bénéficiera des promesses faites au peuple de Dieu.

« Et si l'homme qui n'a pas été circoncis obéit aux commandements de la loi, Dieu ne le considérera-t-il pas comme s'il était circoncis ? L'homme qui n'est pas circoncis en sa chair, mais qui obéit à la loi, te jugera, toi qui désobéis à la loi, bien que tu possèdes la loi écrite et que tu sois circoncis. En effet, le vrai Juif n'est pas celui qui l'est seulement en apparence et qui es circoncis seulement de façon visible, dans sa chair. Mais le vrai Juif est celui qui l'est intérieurement, ... » (Rom. 2 : 26-29).

« Autrefois, vous n'étiez pas le peuple de Dieu, mais maintenant vous êtes son peuple... » (I Pierre 2 : 10).

« Car nous sommes ceux qu'il a appelés, non seulement d'entre les Juifs mais aussi d'entre les autres peuples. » (Rom. 9 : 24)

Le plus important !

Attention mes amis ! Ceux qui veulent adhérer au mouvement des Bnei Noah doivent savoir qu'ils devront renoncer à croire en la divinité de Yéchoua (Jésus-Christ), puisque le judaïsme ne Le reconnaît pas (encore) comme le Fils du Tout-Puissant et le Messie annoncé par les prophètes. Pour les rabbins du mouvement Brit Olam, l'adoration de Yéchoua, Fils du Tout-Puissant, est considéré comme de l'idolâtrie ! Ce qui est bien évidemment tout à fait contraire à ce qu'affirme l’Écriture :

« Jésus lui répondit : - Je suis le chemin, je suis la vérité, je suis la vie. Personne ne peut aller au Père autrement que par moi. » (Jean 14 : 6).

« En effet, celui qui rejette le Fils, rejette également le Père ; celui qui reconnaît le Fils a également le Père. » (I Jean 2 : 23).

Il n'est certes pas question de dénigrer le judaïsme qui est la source du christianisme, ni le peuple juif qui est le gardien des oracles de Dieu (la transmission de la Bible), mais il est évident que l'on peut très bien aimer Israël et son peuple, sans pour autant rejeter son Messie qu'ils n'ont pas (encore) reconnu !

« Y a-t-il alors un avantage à être Juif ? La circoncision a-t-elle une valeur. L'avantage est grand, à tous égards. Et d'abord, c'est aux Juifs que Dieu a confié ses paroles. » (Rom. 3 : 1-2).

« ... Ils regarderont à moi, à cause de celui qu'ils ont transpercé. Ils pleureront sur lui comme on pleure la mort d'un fils unique, ils se lamenteront amèrement comme lorsqu'on perd un fils premier-né. » (Zach. 12 : 10/Jean 19 : 37).

« ... une partie du peuple d'Israël est devenue incapable de comprendre, mais cela ne durera que jusqu'à ce que l'ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. Et voilà comment tout Israël sera sauvé, comme le déclare l'Écriture ... » (Rom. 11 : 25-26).

Janvier 2017
Jacquy Mengal