Certains
passages de la Bible semblent, a priori, se contredire, lorsqu'il est
question de l'omniscience de Dieu, du libre arbitre de l'homme et de
sa prédestination.
Sans
entrer dans des considérations philosophiques, il est peut-être
intéressant d'aborder cette question que la plupart d'entre-nous se
posent un jour ou l'autre dans notre vie de croyant.
Je
vous propose donc de considérer brièvement ces trois questions,
puis d'essayer d'y répondre ensuite globalement.
L'omniscience
de Dieu
Nous
savons, par de nombreux passages des Écritures, que Dieu sait tout
et qu'il connaît exactement nos moindres pensées ainsi que notre
destinée finale :
« Seigneur,
tu regardes jusqu'au fond de mon cœur, et tu sais tout de moi :
Tu sais si je m'assieds ou si je me lève ; longtemps d'avance
du connais mes intentions. » (Ps. 139 : 1-2).
« En
effet, si notre cœur nous condamne, nous savons que Dieu est plus
grand que notre cœur et qu'il connaît tout. » (I Jean 3 :
20).
De
la même façon, le Seigneur connaît l'avenir de l'humanité et il
sait exactement ce qu'il adviendra des nations et quand aura lieu la
fin de toutes choses.
« Dans
ce livre sont présentés les événements que Jésus-Christ a
révélés. Dieu lui a donné de les révéler pour montrer à ses
serviteurs ce qui doit arriver bientôt... » (Apoc. 1 :
1).
C'est
ainsi que Yéchoua savait à l'avance que Pierre le renierait (Marc
14 : 29-31), tout comme il connaissait certains détails de la
vie intime de la Samaritaine avant même de la rencontrer (Jean 4 :
15-29).
Mais,
dans l'épisode du « sacrifice » d'Isaac, on pourrait
penser qu'Abraham fut mis à l'épreuve parce que le Seigneur
ignorait si le patriarche obéirait ou non à l'ordre divin.
« -
Épargne l'enfant, ne lui fais aucun mal. Je sais maintenant que tu
respectes mon autorité; tu ne m'as pas refusé ton fils unique »
(Gen. 22 : 12).
Cette
déclaration semble en effet indiquer que Dieu ignorait comment
allait réagir Abraham, face à l'injonction divine, et qu'Il dut le
mettre à l'épreuve pour le savoir. L'omniscience de Dieu
serait-elle remise en question, ici ? ...
La
prédestination
D'autre
part, quelques versets semblent aussi suggérer que la destinée de
chaque être humain est déterminée à l'avance et que notre sort
serait déjà scellé, selon que l'on soit inscrit ou non dans le
livre de vie !
« ...
Alors seront sauvés tous ceux de ton peuple dont le nom sera inscrit
dans le livre de vie. » (Dan. 12 : 1).
« Quiconque
n'avait pas son nom écrit dans le livre de vie fut jeté dans le lac
de feu. » (Apoc. 20 : 15). Voir aussi Apoc. 13 : 8.
« Car
Dieu, avant d'avoir fait le monde, nous avait déjà choisis pour
être siens en Christ, afin que nous soyons saints et sans défauts
devant lui. » (Eph. 1 : 4 ; voir aussi Rom. 8 :
29 et I Pierre 1 : 2).
Cependant,
en choisissant Judas Iscariote, Yéchoua savait très bien que
celui-ci le trahirait à un moment donné !
« Quand
le soir fut venu, Jésus se mit à table avec les douze disciples.
Pendant qu'ils mangeaient, Jésus dit : - Je vous le déclare,
c'est la vérité : l'un de vous me trahira. » (Matt. 26 :
20-21).
Or,
comme cela est précisé un peu plus loin, il semblerait bien que
Judas soit finalement condamné !
« ...
mais quel malheur pour l'homme qui trahira le Fils de l'homme !
Il aurait mieux valu pour cet homme de ne pas naître ! »
(Matt. 26 : 24).
Cet
épisode de la trahison de Judas semble incompréhensible et même
injuste. En effet, pourquoi le Seigneur l'aurait-il choisi pour faire
partie du groupe des douze apôtres, alors qu'il savait pertinemment
bien que Judas le trahirait et qu'il perdrait par là même son
salut ?
Y
aurait-il donc des gens qui sont inscrits dans le livre de vie, cela
même avant leur naissance, et de ce fait promis au salut, puis
d'autres qui sont perdus à tout jamais parce que leur nom ne figure
tout simplement pas dans ce livre ? A première vue, cela
pourrait paraître arbitraire et injuste ! ...
Le
libre arbitre
Un
autre épisode pourrait interpeller le lecteur : lors de la
sortie d’Égypte, il est écrit que Dieu endurcit le cœur de
Pharaon afin que ce dernier ne tienne pas compte de l'avertissement
de Moïse.
« Le
Seigneur incita le Pharaon à s'obstiner ; comme le Seigneur
l'avait annoncé à Moïse, le Pharaon ne tint pas compte de la
requête de Moïse et d'Aaron. » (Ex. 9 : 12).
Le
Pharaon aurait-il donc été acculé à se méconduire envers le
peuple d'Israël, contre sa propre volonté ? En d'autres termes,
a-t-il eu le choix de sa conduite et a-t-il été privé de son libre
arbitre ?
Comment
peut-on faire la part des choses ? Y aurait-il des élus
prédestinés et d'autres hommes, comme le Pharaon ou Judas,
condamnés d'avance ? Dieu est-il omniscient et, si oui, pourquoi
permet-il alors tant de malheurs et de souffrances ici-bas, comme
beaucoup le proclament souvent ? Et, enfin, tout est-il « joué »
d'avance ?
Une
donnée capitale sous-estimée
En
général, lorsque ce thème du libre arbitre est abordé, on ne
parle pratiquement jamais d'un paramètre essentiel qui est pourtant
déterminant pour comprendre l'omniscience de Dieu, à savoir :
le temps !
On
ne peut comprendre raisonnablement ces notions de libre arbitre et
d'omniscience de Dieu qu'à condition de prendre en compte cette
notion du temps.
Savez-vous
que pour Dieu, le temps n'existe pas, puisqu'il est Éternel. Le
Seigneur voit nos vies et l'histoire de l'humanité comme dans un
livre ouvert à la même page !
N'est-ce
pas pour cette raison qu'il répondit à Moïse :
« Dieu
dit à Moïse : Je suis celui qui est. Et il ajouta : C'est
ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui est
m'envoie vers vous. » (Ex. 3 : 14, version L. Segond).
Comme
le disais très justement Albert Einstein : « La
distinction entre le passé, le présent, le futur n'est qu'une
illusion, aussi tenace soit-elle ». Ainsi, pour le père de la
théorie de la relativité, le temps est une illusion ; il est
relatif !
Bien
entendu, nous, les humains sommes tributaires d'un temps biologique
qui représente notre propre existence, ce qui nous donne, par
ailleurs, l'occasion de nous repentir et de changer notre mauvaise
façon de vivre.
Il
y a d'une part ce « temps » biologique, puis le temps
astronomique qui détermine les années, les mois et les jours, mais
ce temps ne concerne que notre système solaire ! C'est ainsi
que notre vie (temps biologique) est figée dans un espace-temps tout
relatif.
Mais
pour Dieu, il en va tout autrement, car étant un Être spirituel et
Éternel, Il est hors du temps. Il ne subit pas l'effet du temps et,
de ce fait, Il est omniscient de toute éternité, et cela bien avant
le Big-bang (la création initiale), jusqu'au delà de la fin de
toutes choses. En d'autres termes : IL EST !
Quant
à ce que nous appelons le « libre arbitre », c'est cette
faculté de raisonnement et de conscience que Dieu nous a donné pour
que nous puissions accepter ou refuser son appel ; pour que nous
puissions comprendre son plan et changer de comportement (Apoc. 2 :
4-5). Et le « temps » nous est donné pour parvenir à ce
changement (le repentir) et cette pleine maturité acquise par
l'expérience des choix fait dans nos vies.
Ce
libre arbitre concerne aussi bien les nations dès leur origine que
chaque être humain dans sa propre existence personnelle (Actes 14 :
16; Gen. 4 : 6-7).
« Dans
les temps passés, il a laissé toutes les nations suivre leurs
propres chemins. » (Actes 14 : 16).
Si
Dieu a appelé certains êtres humains et pas d'autres, c'est qu'il
savait d'avance que les premiers seraient capables d'accepter son
plan de salut et de changer de vie (Eph. 1 : 11). Mais d'autres
hommes auront également la chance de connaître la vérité dans le
Millénium, ainsi que lors de la seconde résurrection.
Nous
ignorons tous quelle est notre destinée finale puisque nous ne
connaissons pas notre avenir individuel, et c'est précisément par
cette ignorance de notre futur personnel que le libre arbitre trouve
sa pleine raison d'être. Dieu sait, Lui, quelle sera notre destinée,
et Il nous laisse libre de choisir entre le bien et le mal parce
qu'il nous aime et qu'il veut que nous acceptions de notre plein gré
le salut.
« ...
je place devant vous la vie et la mort d'une part, la bénédiction
et la malédiction d'autre part. Choisissez donc la vie, afin que
vous puissiez vivre, vous et vos descendants. » (Deut. 30 :
19).
Dieu
savait qu'Abraham allait sacrifier son fils, et il est intervenu, in
extremis, pour l'en empêcher, car il refuse tout sacrifice humain
(pratiqués à l'époque d'Abraham). Mais, Abraham devait être mis à
l'épreuve pour faire l'expérience de la foi et exercer, par
lui-même, son choix personnel et libre.
De
la même façon, Yéchoua (1) savait très bien que Judas allait le
trahir, mais Judas n'a jamais été obligé de faire ce mauvais
choix. Il l'a fait de façon délibérée et en pleine connaissance
de cause sans y avoir été forcé. Que Judas ait été choisi pour
faire partie des douze ou non, son mauvais fond l'aurait de toute
façon mené à la perdition, et cela de son plein gré sans y avoir
été contraint.
Tout
est écrit, certes, mais rien n'est déterminé d'avance, car c'est
l'homme qui fait sa propre histoire. Cependant, Dieu connaît le
déroulement de cette histoire, puisque, répétons-le, pour lui, le
temps n'existe pas ! Il regarde donc l'Histoire du monde et de
chaque être humain comme dans un livre ouvert et en un instant.
Non,
Dieu n'est pas injuste. S'il connaît effectivement tout d'avance,
c'est l'homme qui détermine son propre avenir, et Dieu le laisse
agir par respect du libre arbitre qu'Il nous a donné.
Donc,
même si nous avons l'espérance du salut, rien n'est gagné d'avance
et nous devons profiter de ce « temps » qui nous est
donné pour changer de comportement afin d'obtenir la couronne de vie
offerte grâce au sacrifice du Messie :
« Quiconque
aura remporté la victoire recevra de moi ce don ; et je serai
son Dieu, et il sera mon fils. » (Apoc. 21 : 7).
Le
libre arbitre est notre seule responsabilité et dans la mesure où
nous avons compris cela et que nous avons accepté la Vérité en
nous faisant baptiser, il nous appartient alors de changer de
comportement et de nous tourner vers Dieu qui nous pardonne et nous
offre le don de la vie éternelle (Jean 3 : 16-21).
Note :
1)
Il y a une seule chose que Yéchoua, le Fils du Père Tout-Puissant,
ignore précisément : c'est le jour et l'heure de son retour
sur terre (Matt. 24 : 36).
Janvier
2018
Jacquy
Mengal
Très belle étude sur un sujet que j'apprécie tant sur le plan spirituel que philosophique.Bravo (y)
RépondreSupprimerMerci m'sieur !
SupprimerEntièrement en accord Jacquy ! " Le Présent Eternel "
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