Avant-propos
Cela
va peut-être vous étonner, mes amis, mais jamais je n'aurais pensé
écrire un article sur le shabbat, tant ce sujet a été abordé à
de nombreuses reprises, aussi bien au sein des congrégations que
dans la littérature messianique.
En
effet, le respect du shabbat me parait tellement évident, pour nous
croyants messianiques, qu'il me semblait superflu et inutile d'encore
en parler.
Pourtant,
lors de certaines réunions de shabbat passées en compagnie de
frères et sœurs, je me suis rendu compte qu'il était peut-être
intéressant de rappeler, en toute humilité, ce que signifie
« respecter le shabbat » et quel est son importance pour
nous qui prétendons faire partie du peuple de Dieu (1).
Qu'est
ce que le shabbat ?
Le
shabbat est le septième jour de la semaine (samedi) consacré au
Créateur de l'univers et destiné au repos de l'homme et de l'animal
domestique :
"Vous avez six jours dans la semaine pour accomplir votre ouvrage, mais le septième jour vous cesserez toute activité, afin que vos bœufs et vos ânes puissent se reposer, et que les serviteurs et les étrangers puissent reprendre haleine." (Ex. 23: 12).
"Vous avez six jours dans la semaine pour accomplir votre ouvrage, mais le septième jour vous cesserez toute activité, afin que vos bœufs et vos ânes puissent se reposer, et que les serviteurs et les étrangers puissent reprendre haleine." (Ex. 23: 12).
"Le
jour du sabbat suivant, presque toute la population de la ville
s'assembla pour entendre la parole du Seigneur. " (Actes 13 :
44).
Le
shabbat débute le vendredi soir au coucher du soleil et prend fin le
samedi soir :
«Vous
en ferez un jour de repos, semblable au sabbat, et vous jeûnerez.
Vous observez ce repos sabbatique, du neuvième jour du mois au soir
jusqu'au lendemain soir. » (Lév. 23 : 32. Il est question
ici du Jour des Expiations qui est un
sabbat annuel
et un jour de jeûne).
Outre
le shabbat hebdomadaire (le samedi), il y a des shabbats annuels (2)
qui sont les jours de fêtes mentionnés notamment dans Lévitique
23, et qui peuvent tomber n'importe quel jour de la semaine. Excepté
pour le Jour des Expiations (Yom Kippour), qui est chômé comme le
shabbat hebdomadaire, l'interdiction concernant tout travail est
moins rigoureuse pour les autres jours de fêtes ; exemple :
«...
Le jour de ce rassemblement final, vous n'accomplirez pas votre
travail ordinaire. » (Lév. 23 : 36).
Ce
qui est différent pour le shabbat hebdomadaire et le Jour des
Expiations où tout travail est interdit : "le septième jour vous cesserez toute activité" (Ex. 23: 12).
En
réponse à certains incrédules, il est peut-être aussi utile de
préciser que le shabbat est bien le
septième jour de la semaine
que nous appelons « samedi ».
Nous
pouvons en effet être assurés que le samedi est bien le jour du
shabbat biblique, car l'histoire nous apprend que le peuple juif a
toujours conservé en mémoire ce jour saint tout au long des
siècles, malgré les nombreuses tentatives visant à le supprimer ou
à le remplacer par un autre jour de culte !
Et
contrairement à une opinion très répandue, le respect du shabbat
n'a pas été institué par Moïse mais bien par le Créateur de
l'univers lui-même !
« Dieu,
après avoir achevé son œuvre, se reposa le septième jour de tout
son travail. Il fit de ce septième jour un jour béni, un jour qui
lui est réservé, car il s'y reposa de tout son travail de
Créateur. » (Genèse 2 : 2-3/Hébreux
4 : 4).
Le
shabbat est donc un
rappel pour tous les hommes
(et pas seulement pour les Juifs) que Dieu s’est reposé le
septième jour après avoir tout créé. De fait, le shabbat a été
institué bien avant le don de la Loi sur le mont Sinaï et, en
l'incluant dans le Décalogue, Moïse n'a fait que confirmer
l'importance de son respect.
« N'oublie
jamais de me consacrer le jour du sabbat. Tu as six jours pour
travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c'est le
sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu ; tu ne
feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni tes enfants, ni tes
serviteurs ou servantes, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside
chez toi. Car en six jours j'ai créé le ciel, la terre, la mer et
tout ce qu'ils contiennent, puis je me suis reposé le septième
jour. C'est pourquoi moi, le Seigneur, j'ai béni le jour du sabbat
et je veux qu'il me soit consacré. » (Exode 20 : 8 à
11).
Le
commandement nous invitant à respecter le shabbat occupe la 4e
place dans le Décalogue (les Dix commandements). Si les quatre
premiers commandements concernent la relation entre Dieu et les
hommes, les six autres régissent les relations entre les hommes
eux-mêmes.
Cette
classification des commandements résumée en deux groupes est
parfaitement expliquée dans le discours que le Seigneur fit à un
pharisien :
«-
Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus
lui répondit : - 'Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.' C'est là le
commandement le plus grand et le plus important. Et voici le second
commandement, qui est d'une importance semblable : 'Tu dois
aimer ton prochain comme toi-même.' Toute la loi de Moïse et tout
l'enseignement des prophètes dépendent de ces deux commandements. »
(Matt. 22 : 36-40).
Ces
Dix commandements ont toujours constitué le
fondement
et la
base de
l'Alliance sainte entre Dieu et son peuple physique (Israël) et
spirituel (véritables chrétiens).
« Le
Seigneur ordonna encore à Moïse : - Écris ces commandements, car
ils constituent la base de l'alliance que je conclus avec toi et avec
le peuple d'Israël. » (Exode 34 : 27).
Le
shabbat est-il réservé aux Juifs ?
On
reproche souvent aux chrétiens qui respectent le shabbat de
« judaïser ». Ce reproche n'est pas nouveau. Au début
du IVe siècle, les chrétiens qui gardaient le shabbat furent
accusés d'hérésie et ils furent considérés comme des
« judaïsants ».
A
cette époque-là, une division au sein du christianisme récemment
toléré par Rome menaçait la paix dans l'Empire. Ainsi l'empereur
Constantin promulgua un décret le 7 mars 321 par lequel il invita
tous les citoyens de l'Empire à honorer d'un commun accord le
dimanche, jour de culte du soleil toujours respecté en ce temps-là :
"Au jour vénérable du soleil {dimanche}, que les magistrats et les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés ...".
"Au jour vénérable du soleil {dimanche}, que les magistrats et les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés ...".
Ensuite, lors du concile
de Laodicée convoqué par les « pères » de l’Église
en 364, un autre décret fut formulé interdisant aux chrétiens le
respect du shabbat. Parmi les articles de ce décret, voici ce que
dit le canon 29 :
« Les
chrétiens ne doivent pas judaïser en se reposant le jour du sabbat,
mais ils doivent travailler en ce jour en honorant plutôt le jour du
Seigneur {dimanche} en se reposant ».
Les
rabbins, eux-mêmes, considèrent que le shabbat est un jour saint
uniquement réservé au peuple juif. Pour eux, les chrétiens, qui
sont des non-Juifs (goïm), ne sont pas tenus à le respecter et,
selon ces rabbins, il suffit aux non-Juifs de s'en tenir aux « Sept
lois de Noé » pour être en règle avec le Créateur !
Alors,
le respect du shabbat est-il uniquement réservé au peuple juif ?
Pour
répondre à ces rabbins, je dirai d’abord que la Bible déclare
expressément que le shabbat a été fait
pour l’homme
(tous les hommes), et pas seulement pour les Juifs :
« Jésus
leur dit encore : - Le sabbat a été fait pour le bien de l'homme;
l'homme n'a pas été fait pour le sabbat. C'est pourquoi, le Fils de
l'homme est maître même du sabbat. » (Marc 2 : 27-28).
Ce passage, souvent mal
interprété, signifie que le shabbat n'est pas naturel à l'homme
qui se repose n'importe quel jour de la semaine lorsqu'il en ressent
le besoin. Le shabbat est vraiment un repos « imposé »
et un signe d'alliance entre Dieu et l'homme. Le fait de le respecter
démontre notre attachement à Dieu et notre désir d'obéir à sa
volonté.
« 2
Heureux sera l'homme qui fait ce que j'ai dit, qui s'y tient
fermement, qui respecte avec soin le sabbat et s'interdit de faire
quelque mal que ce soit !'
3
Il ne faut donc pas que l'étranger qui s'est attaché au Seigneur
aille s'imaginer : 'Le Seigneur me met à part, à l'écart de
son peuple' Il ne faut pas non plus que l'eunuque se mette à dire :
'Je ne suis qu'un arbre sec'. 4 Car le Seigneur déclare : 'Si
un eunuque respecte mes sabbats, (...) 5 alors je lui réserverai,
sur les murs de mon temple, un emplacement pour son nom (...) 6 Quant
aux étrangers (...) le Seigneur déclare : 'S'ils respectent
avec soin le sabbat, s'ils se tiennent à l'engagement que j'attends
de mon peuple, 7 alors je les ferai venir sur ma montagne sainte
(...) 8 Celui qui a rassemblé les dispersés d'Israël, le Seigneur
Dieu, ajoute : 'J'en ai déjà rassemblés, j'en rassemblerai
d'autres encore. » (Esaïe 56 : 2-8).
Le
chrétien devrait-il garder le shabbat ?
Par
rapport à ce que nous venons de lire, il paraît évident que le
monde chrétien aurait
dû continuer à respecter le shabbat,
comme le faisaient les premiers disciples, car le Seigneur n’a
jamais aboli la Loi, même si ce n'est pas la Loi qui nous sauve mais
bien la grâce par le sacrifice de notre Seigneur.
« -
Ne pensez pas que je sois venu pour supprimer la loi de Moïse et
l'enseignement des prophètes. Je ne suis pas venu pour les supprimer
mais pour leur donner leur véritable sens. Je vous le déclare,
c'est la vérité aussi longtemps que le ciel et la terre dureront,
ni la plus petite lettre ni le plus petit détail de la loi ne seront
supprimés, et cela jusqu'à la fin de toutes choses. » (Matt.
5 : 17-18)
Il
est donc évident que nous devons respecter le shabbat qui est un des
Dix commandements !
« ...
Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. »
(Matt. 19 : 17).
« 15
- Si vous m'aimez, vous obéirez à mes commandements. (...) 21 Celui
qui retient mes commandements et leur obéit, voilà celui qui
m'aime. Mon Père aimera celui qui m'aime ; je l'aimerai aussi
et lui apparaîtrai. » (Jean 14 : 15 et 21).
« Si
vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour,
comme moi j'ai obéi aux commandements de mon Père et que je demeure
dans son amour. » (Jean 15 :10).
« Si
nous obéissons aux commandements de Dieu, alors nous savons que nous
connaissons Dieu. Si quelqu'un affirme : 'Je le connais', mais
n'obéit pas à ses commandements, c'est un menteur et il n'y a pas
de vérité en lui. » (I Jean 2 : 3-4).
« Être
circoncis ou ne pas l'être n'a pas d'importance : ce qui
importe, c'est d'obéir aux commandements de Dieu. » (I Cor.
7 : 19).
« Car
si quelqu'un désobéit à un seul des commandements de la loi, il se
rend coupable à l'égard de tous. » (Jacques 2 : 10).
Voir aussi II Jean 1 : 5-6.
«Voilà
pourquoi les membres du peuple de Dieu, ceux qui obéissent à ses
commandements et qui sont fidèles à Jésus, doivent faire preuve de
patience. » (Apoc. 14 : 12), voir aussi Apoc. 12 :
17.
Paul,
l'apôtre
des non-Juifs,
gardait le shabbat et il ne l'a jamais remplacé par un autre jour de
culte pour faire plaisir aux non-Juifs :
«Chaque
jour de sabbat, Paul prenait la parole dans la synagogue et cherchait
à convaincre aussi bien les Juifs que les Grecs. » (Actes 18 :
4).
Du
reste, à l’époque des Apôtres, les premiers croyants juifs et
non-juifs avaient l’habitude de se réunir ensemble le jour du
shabbat pour rendre un culte au Seigneur :
« 42
Quand Paul et Barnabas sortirent de la synagogue, on leur demanda de
revenir au prochain jour de sabbat pour parler de ce même sujet »
(Actes 13 : 42). Voir aussi Actes 17 : 2 et Luc 4 :
16.
Et
lorsqu'il est fait mention d'une réunion le dimanche, c'était pour
régler des questions financières et récolter des dons pour les
nécessiteux, preuve que cette activité ne se faisait pas le jour du
shabbat, mais bien le premier jour de la semaine.
«Chaque
dimanche, chacun de vous doit mettre de côté chez lui de l'argent,
proportionnellement à ce qu'il a gagné, pour le garder, afin qu'on
n'ait pas besoin de faire de collectes quand je viendrai. » (I
Cor. 16 : 2).
Plus
qu'un jour de repos !
Bien
plus qu'un jour de repos et de culte, le shabbat est un
signe
et une
marque
de reconnaissance du véritable peuple de Dieu à travers les
siècles :
«13
Parle aux enfants d'Israël, et dis-leurs : Vous ne manquerez pas
d'observer mes sabbats ; car ce sera entre moi et vous, et parmi
vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l’Éternel
qui vous sanctifie. (...) 17 Ce sera entre moi et les enfants
d'Israël un signe qui devra durer à perpétuité ; car en six
jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour
il a cessé son œuvre et il s'est reposé. » (Ex. 31 :
13-17, version L. Segond).
« J'instituai
le jour du sabbat pour manifester la relation qui les unit à moi et
leur rappeler que moi, le Seigneur, je les consacre à mon service. »
(Ézéchiel 20 : 12, 20).
D'ailleurs,
cette marque de reconnaissance s'oppose directement à la marque de
la bête mentionnée dans Apocalypse 13 : 16-18.
En
effet, de la même façon que la
marque de la bête
est apposée sur la main droite et sur le front des hommes
non-repentis, les commandements, dont le shabbat qui est la
marque de Dieu,
sont symboliquement attachés sur le bras et sur le front des
véritables croyants :
« Pour
ne pas les oublier {les commandements}, tu les attacheras sur ton
bras et sur ton front. » (Deut. 6 : 8 et 11 : 18).
D'autre part, il faut
savoir que le shabbat est une préfiguration du Millénium, le
septième millénaire durant lequel notre Messie Yéchoua régnera
sur la terre entière. Ainsi, le shabbat est à la semaine ce que le
Millénium est aux six mille ans donnés à l'humanité :
« Mais
il est un point que vous ne devez pas oublier, mes amis : c'est
que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont
comme un jour. » (II Pierre 3 : 8).
Comment
respecter le shabbat
Le shabbat ne devrait pas
être une contrainte ni un fardeau. Nous devrions plutôt le
considérer comme un jour de repos, de relâche et même de joie :
« Si
tu renonces à travailler le jour du sabbat, ou à traiter une bonne
affaire en mon saint jour, dit le Seigneur ; si tu parles du
sabbat comme d'un jour de joie réservé à mon service et qu'il
convient de respecter ; si tu le respectes effectivement en
renonçant à travailler, à saisir une bonne affaire et à
marchander longuement, alors je deviendrai la source de ta joie. Moi,
le Seigneur, je t'emmènerai en triomphe sur les plus hauts sommets,
et je te ferai profiter du pays que Jacob, ton ancêtre, a reçu en
propriété. Voilà ce que promet le Seigneur. » (Esaïe 58 :
13-14).
Mais,
sans l'aide de l'Esprit saint, il est difficile de comprendre comment
bien respecter le shabbat. Certains croyants en feront toujours trop,
et d'autres pas assez ! En effet, comment savoir ce qui est
permis de faire de ce qui ne l'est pas en ce jour-là ?
Si
vous avez l'Esprit saint en vous, vous comprendrez naturellement
comment respecter ce jour saint sans tomber dans aucun excès, tout
en faisant la volonté du Seigneur.
En
plus de tous les passages que nous avons déjà vus, en voici deux
autres bien à propos :
Jérémie
17 : 19-27.
C'est un jour de repos pendant lequel on ne travaille pas, excepté
en cas de nécessité impérieuse et pour des secours urgents
(interventions médicales urgentes, soins infirmiers indispensables,
services d'incendie, etc).
Néhémie
13 : 15-20.
On ne pratique pas de commerce ni de ventes (même de Bibles ou
d'articles religieux !). Et il faut forcément éviter d'acheter quoi
que ce soit, excepté en cas de besoins urgents (médicaments et
produits de première nécessité urgente).
En guise de conclusion,
sachez mes amis que le shabbat sera toujours respecté au cours du
Millénium à venir :
« Ainsi,
de mois en mois et de sabbat en sabbat, tout le monde viendra
s'incliner devant moi, dit le Seigneur. » (Esaïe 66 :
23).
« En
effet les jours de sabbat et de nouvelle lune, la population viendra
à cette porte pour m'adorer moi, le Seigneur. » (Ezék. 46 :
3).
Notes :
1) Le shabbat est un des signes distinctifs des véritables assemblées de Dieu (Apoc. 12 : 17 et Apoc. 14 : 12). Voir l'article : « Le peuple de Dieu, quel est-il et où se trouve-t-il ? » publié dans ce blog le 12/05/13.
2)
Nous ne parlerons pas de l'année de relâche ni du Jubilé, qui sont
des années sabbatiques, voir l'article : « L'année de
relâche et le Jubilé » publié dans ce blog le 26/08/14.
Shabbat
shalom !
Jacquy Mengal