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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de nombreux vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2023 Tous droits réservés

vendredi 12 août 2016

La prophétie sur Tyr est-elle accomplie ?


Tous ceux qui lisent la Bible savent que plusieurs prophéties ont annoncé la destruction en plusieurs étapes de l'ancienne cité phénicienne de Tyr.
La ville antique, située sur la côte sud du Liban, était bâtie en partie sur le continent et sur une île rocheuse située à quelque six cents mètres du littoral. Le commerce maritime très prospère et la production de la teinture pourpre avaient enrichi les habitants de cette ville qui connu une très grande renommée durant l'Antiqué.

« Tyr, tu étais une ville incomparable, et te voilà réduite au silence en pleine mer ! » (Ezék. 27 : 32).

Aperçu historique

La cité est très ancienne, puisque Hérodote, qui la visita au milieu du Ve siècle avant notre ère, fut informé par les prêtres du dieu Melqart que leur temple fut érigé 2 300 ans plus tôt. La ville aurait donc été fondée vers 2 700 ans avant notre ère.
Carthage fut d'ailleurs établie par des navigateurs venus de Tyr, au IXe siècle avant notre ère (vers -815).

C'est le roi Hiram, connu dans la Bible pour avoir fourni des matériaux de construction pour le palais de David et le Temple de Jérusalem, qui agrandit la ville de Tyr en construisant notamment deux ports sur l'île au Xe siècle av. J.-C : le port sidonien au nord et le port égyptien au sud.

« Hiram, roi de Tyr, envoya une délégation à David. Il lui fit livrer du bois de cèdre et lui envoya aussi des charpentiers et des tailleurs de pierres, pour lui construire un palais. » (II Samuel 5 : 11).

Aujourd'hui, la ville s'appelle Sour, qui signifie « rocher », évoquant le lieu où elle fut bâtie jadis. La partie insulaire est à présent reliée au continent par un isthme, et l'ensemble du site est devenu une petite ville de pêcheurs et d'artisans.

A l'instar d'autres villes très anciennes, Tyr bénéficia de plusieurs périodes florissantes et prospères, mais elle dû aussi faire face à de nombreuses convoitises et conquêtes.
C'est ainsi qu'à certaines époques, Israël et Juda ont entretenu de bons rapports avec Tyr.

« Les peuples de Juda et d'Israël faisaient du commerce avec toi et te procuraient du blé de Minnit, du millet, du miel, de l'huile et de la résine odorante. » (Ezék. 27 : 17).

La tristement célèbre Jézabel, fille d'Ithobaal Ier, roi de Tyr et de Sidon, fut d'ailleurs l'épouse du roi d'Israël Achab (-874 à -853).
Mais, au VIIIe et VIIe siècles av. J.-C., les Assyriens soumettent la cité, et Sidon, la ville sœur, se sépare de Tyr. Ensuite, après un siège de treize ans (-585 à -572), Nabuchodonosor II, roi de Babylone, prend la cité qui conserva malgré tout une certaine autonomie. Après la chute de Babylone, la ville tombe aux mains des Mèdes et des Perses. Puis, quand l'empire gréco-macédonien arrive au pouvoir, Alexandre le Grand, qui désire visiter le temple de Melqart, s'en voit refuser l'accès. Il décide alors de faire le siège de l'île qui durera sept mois, et il ne parviendra à la prendre d'assaut qu'en reliant la partie insulaire au continent par la construction d'une digue avec des débris de construction de la ville continentale. C'est l'ensablement progressif de cette digue qui transforma le site en presqu'île.

A la mort d'Alexandre, la ville passa sous la domination des Ptolémées, puis des Lagides et enfin des Séleucides. Elle tombera ensuite dans le giron de l'empire romain, dès 64 av. J.-C., où elle poursuivra sa lucrative activité commerciale pendant plusieurs siècles. Les Musulmans prennent la ville au VIIe siècle, qui passe ensuite aux mains des Seldjoukides en 1089, puis des Croisés en 1124. Les Mamelouks s'en emparent dès 1291, pour tomber ensuite dans la sphère ottomane en 1516. La ville fait actuellement partie de la République du Liban depuis 1920.

Une prophétie en plusieurs étapes

Ces différents épisodes historiques, dont certains sont relatés dans les Écritures, constituent les différentes phases d'une prophétie que beaucoup estiment définitivement accomplie. Voyons ensemble si cela est confirmé par l'histoire et la Bible :

Une cité très ancienne qui a fondé d'autres villes maritimes :

« Est-ce bien là votre ville jadis si animée, d'origine si ancienne, la ville qui était allée coloniser des régions lointaines ? » (Esaïe 23 : 7).

La beauté et la grande richesse de Tyr :

« ... Ô Tyr ! Tu te vantes de ta parfaite beauté ! Ton domaine s'étend jusqu'en pleine mer. Tu as été bâtie comme un splendide navire ... » (Ézékiel 27 : 3-4, et tout le chapitre).

« Les gens de Tyr, les peuples les plus riches chercheront ta faveur en t'offrant des cadeaux. » (Ps 45 : 13).

Sa soumission à l'Assyrie, puis la conquête de Nabuchodonosor et l'abandon de la cité continentale pendant soixante-dix ans :

« Voici ce que je déclare encore, moi, le Seigneur Dieu : Contre toi, ville de Tyr, je vais faire venir du nord le plus puissant des rois, le roi Nabuchodonosor de Babylone. Il viendra t'attaquer avec des chevaux, des chars, des cavaliers et une armée innombrable ... » (Ézékiel 26 : 7, et tout le chapitre).

«Alors Tyr restera oubliée pendant soixante-dix ans, durée de la vie d'un roi ... » (Esaïe 23 : 15, et tout le chapitre).

Nabuchodonosor a soumis la ville continentale, mais il n'a pas pu la piller car les habitants se sont réfugiés sur l'île avec leurs richesses :

« - Ézékiel, le roi Nabuchodonosor de Babylone a imposé à son armée des efforts considérables contre la ville de Tyr. Ses soldats ont tous la tête chauve et les épaules meurtries. Cependant ni le roi ni ses hommes n'ont tiré profit de leur opération contre Tyr. » (Ezék. 29 : 18).

Construction de la digue par Alexandre et pillage de Tyr continentale et insulaire :

« Ils voleront tes richesses et pilleront tes stocks de marchandises. Ils démoliront tes murs et raseront tes demeures luxueuses, ils en prendront les pierres, le bois et les gravats et les jetteront au fond de la mer. » (Ezék. 26 : 12).

Conquête par de nombreux peuples :

« Eh bien voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : 'je vais intervenir contre toi, ville de Tyr. Je te ferai attaquer par des peuples nombreux, ils déferleront sur toi comme les vagues de la mer.' » (Ezék. 26 : 3).

Sa destruction définitive et son engloutissement sous les flots :

« 19 Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je te rendrai pareille aux villes en ruine, où plus personne n'habite. Je ferai monter du fond de la mer des masses d'eau qui te recouvriront. (...) 21 On recherchera tes vestiges, mais personne ne te trouvera plus jamais. Voilà ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu. » (Ezék. 26 : 19-21).

Chers lecteurs, si de nombreux pasteurs et enseignants de la Bible affirment que la prophétie concernant la destruction de Tyr est entièrement accomplie, au risque de les contredire, je dois vous dire que la dernière phase de la prophétie sur Tyr n'est toujours pas réalisée à ce jour !

Je vous invite d'ailleurs à consulter le site de Google Earth sur Internet, ou à vous rendre sur place, pour constater par vous-même que la ville de Sour (bâtie sur l'ancien site de Tyr) est toujours habitée aujourd'hui par une population de plusieurs dizaines de milliers d'habitants !
Certes, elle n'est plus la grande ville maritime opulente et célèbre qu'elle fût jadis, mais elle n'est certainement pas non plus un petit village de pêcheurs, comme certains se plaisent à le dire pour affirmer que la prophétie est entièrement réalisée.

Pourtant, si vous lisez l'ensemble des oracles se rapportant à Tyr, vous constaterez que la cité est vouée à disparaître sous les flots et à ne plus jamais être habitée. Or, le site est toujours accessible et habité de nos jours.

« Je ne laisserai subsister de toi qu'un rocher dénudé, où les pêcheurs mettront leurs filets à sécher, et la ville ne sera jamais rebâtie. C'est moi, le Seigneur Dieu, qui l'affirme. » (Ezék. 26 : 14).

Le passage ci-dessus peut être divisé en deux parties : « un rocher dénudé, où les pêcheurs mettront leurs filets à sécher », ce qui fut bien le cas au cours de ces derniers siècles, car Tyr était effectivement devenue un petit village de pêcheurs jusqu'au début du XXe siècle. Mais, en lisant la suite du verset (« la ville ne sera jamais rebâtie »), on se rend bien compte que cela ne s'est pas réalisé comme prévu, puisqu'elle est devenue une ville. Les prophètes nous auraient-ils menti et doit-on douter de la fiabilité des Écritures ? Certainement pas !

Il y a plusieurs dizaines d'années, certains pasteurs avaient donné une interprétation erronée de cette prophétie, en affirmant qu'elle était entièrement accomplie dans les moindres détails, et qu'elle constituait ainsi une preuve de la fiabilité des Écritures. Puis, au fil des années, cette théorie s'est propagée sans que personne ne la remette vraiment en question. A contrario, certains détracteurs n'ont pas hésité à discréditer les Écritures en affirmant que cette prophétie ne s'était pas réalisée.

Je ne me considère certainement pas comme étant plus clairvoyant ou mieux inspiré que d'autres, mais soyons honnêtes : cette prophétie n'est pas entièrement accomplie, et si une prophétie ne se réalise pas comme nous le pensons, c'est qu'il y a forcément un ou plusieurs éléments que nous n'avons pas compris, car il est certain que la Bible ne ment pas ! Il est donc inutile et même malhonnête de tordre l’Écriture pour essayer de lui donner le sens qui nous conviendrait.

En relisant Ézékiel 26, versets 19 à 21, nous pouvons nous rendre compte que cette prophétie n'est pas encore achevée !

« Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je te rendrai pareille aux villes en ruine, où plus personne n'habite. Je ferai monter du fond de la mer des masses d'eau qui te recouvriront. Je t'enverrai rejoindre dans les profondeurs les morts de tous les âges. Tu resteras dans le monde souterrain, semblable aux ruines antiques, en compagnie des morts qui t'ont précédée. Tu ne pourras plus en remonter et tu n'auras plus de place sur la terre des vivants. Tout le monde sera épouvanté par ton sort car tu seras complètement détruite. On recherchera tes vestiges, mais personne ne te trouvera plus jamais. Voilà ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu. »

Il paraît donc évident que Tyr sera engloutie sous les flots de la mer dans un avenir plus ou moins proche. Et c'est précisément dans les derniers jours que la prophétie trouvera son ultime et entier accomplissement :

« Vous, en particulier, villes de Tyr et de Sidon, et vous tous, les territoires philistins, que me voulez-vous ? Voulez-vous prendre une revanche sur moi ? Si telle est votre intention, je ne tarderai pas à vous rendre coup pour coup ... » (Joël 4 : 4, et tout le chapitre).

Le péché de Tyr

En lisant les différents chapitres se rapportant au destin de la ville de Tyr, vous aurez certainement compris que c'est son orgueil démesuré et son enrichissement malhonnête qui ont provoqué la malédiction divine.

« 17 Ton prestige t'a gonflé d'orgueil et l'éclat de ta réussite t'a fait perdre la tête. (...) 18 Tu as été injuste et malhonnête dans le trafic de tes marchandises ... » (Ezék. 28 : 17-18).

Mais ce n'est pas la seule faute qui lui fut reprochée : en plus d'être un lieu de débauche et d’idolâtrie, ses habitants se réjouirent bien à tort de la chute de Jérusalem en 587 av. J.-C. ; ce qui déplût fortement au Seigneur.

« - Ézékiel, dit-il, les habitants de Tyr se moquent de Jérusalem en disant : 'Ah ! Ah ! Elle est anéantie, la ville par où tout le monde passait ! Son rôle nous reviendra, nous allons nous enrichir encore plus, maintenant que Jérusalem est en ruine ! ' » (Ezék. 26 : 2).

Pourquoi cette prophétie n'est-elle pas encore entièrement accomplie ?

Chers lecteurs, la réponse à cette question se trouve probablement au chapitre 28 du livre d'Ézékiel. Dans ce chapitre, une menace est adressée au roi de Tyr, quel qu'il soit, mais à partir du verset douze et jusqu'au verset seize, le prophète fait une digression pour évoquer, non plus le roi, mais un être céleste qui s'est rebellé contre Dieu. Il s'agit de toute évidence de Lucifer qui devint Satan !
Or, nous savons que Satan sera banni aux derniers jours. Ainsi, le parallèle entre le destin final réservé à Tyr et à Satan est évident. C'est donc aux derniers jours que la cité de Tyr disparaîtra à tout jamais sous les flots !

« Les commerçants des peuples étrangers gémissent d'effroi à ton sujet, car tu es devenue un objet d'épouvante, tu es anéantie pour toujours ! » (Ezék. 27 : 36).

Août 2016
Jacquy Mengal