Cette
année encore, la fête de la Pentecôte (Shavouot) sera célébrée
à deux dates différentes par les croyants messianiques, selon la
façon dont ils auront calculé le décompte des cinquante jours (le
Omer).
Ainsi
la fête tombera soit le dimanche 4 juin pour certains (dont je
suis), ou le mercredi 31 mai pour d'autres qui se réfèrent à la
date choisie par le judaïsme rabbinique.
D'emblée,
permettez-moi de dire qu'il y a décidément des enseignements qui
ont du mal à être accepté par certains croyants, malgré les
études réalisées par quelques-uns sur ce sujet en particulier.
Mais encore faudrait-il que ces croyants soient sincèrement à la
recherche de la vérité, et surtout qu'ils soient prêts à changer
leur point de vue quand il est avéré que celui-ci est manifestement
faux !
Une
espérance légitime
Quelques
groupes messianiques en Israël et dans d'autres pays souhaitent
vivement que le miracle de l'effusion de l'Esprit saint (Rouah
HaKodesh), qui eut lieu lors de la fête de la Pentecôte en l'an 30
à Jérusalem, se déroule à nouveau aujourd'hui au sein de nos
assemblées.
« 1
Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis
tous ensemble au même endroit (...) 4 Ils furent tous remplis du
Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que
l'Esprit leur donnait d'exprimer. »
(Actes 2 : 1-4).
C'est
ainsi que les responsables et pasteurs de ces groupes, dans l'attente
de cet événement, invitent les croyants du monde entier à jeûner
et prier ardemment pour que cette effusion ait lieu.
A
n'en pas douter, ces gens sont certainement sincères dans leur
démarche et leur espérance est tout à fait légitime. Mais ont-ils
vraiment compris ce que représente cette solennité, et surtout,
quelle est l'importance de la célébrer au bon moment ?
Signification
de la fête
Dans
plusieurs articles précédents, nous avons déjà expliqué de façon
détaillée ce que représente la fête de la Pentecôte. Je vous
suggère donc de vous reporter à ces articles pour une compréhension
globale de la fête, si vous le désirez (1).
Rappelons
néanmoins que si Shavouot (nom de la fête en hébreu) commémore
pour le judaïsme le don de la Torah (le Pentateuque) au mont Horeb ;
pour le christianisme, la fête de la Pentecôte (du nom grec
« cinquantième ») représente le don de l'Esprit saint.
Ces deux interprétations étant tout à fait complémentaires.
D'autre
part, comme chacun sait, la fête porte plusieurs noms, ce qui nous
donne une signification complète de la fête, en nous indiquant
même le moment de sa célébration.
Son
nom hébreu « Shavouot » est traduit par « Semaines »
dans Lévitique 23 : 15-16 et Deutéronome 16 : 9-10 où il
est écrit que les Israélites devaient compter sept semaines
complètes dès le lendemain du shabbat tombant durant la fête des
Pains azymes, pour arriver ensuite à la fête de Shavouot :
« 15
Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe
pour être agitée de côté et d'autre, vous compterez sept semaines
entières. 16 Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du
septième sabbat ... »
(Lév. 23 : 15-16, version L. Segond).
« 9
Puis tu compteras sept semaines : aussitôt qu'on mettra la
faucille aux blés, tu commenceras à compter ces sept semaines. 10
Et tu célébreras une fête des Semaines en l'honneur de l’Éternel,
ton Dieu ... »
(Deut. 16 : 9-10, version du Rabbinat français).
Le
nom « Pentecôte », qui est d'origine grecque, signifie
« cinquantième » (pentèkostè).
Ce
nom rejoint la signification du nom hébreu « Shavouot »
puisqu'en comptant sept semaines entières, on arrive au cinquantième
jour :
« Cette
période de cinquante jours s'étendra donc jusqu'au lendemain du
septième sabbat, jour où vous me présenterez une nouvelle
offrande. »
(Lév. 23 : 16, version en français courant).
Importance
de la célébrer à la bonne date
Vous
êtes-vous jamais demandés ce qui se serait passé le jour de la
Pentecôte de l'an 30, si les apôtres et les disciples ne s'étaient
pas réunis tous ensemble le même jour à Jérusalem pour célébrer
la fête ?
On
pourrait en effet se demander si l'Esprit saint aurait été donné
de la même façon sur des disciples assemblés lors de jours
distincts ?
Réfléchissez
à cela mes amis ! Nous ne pouvons pas avoir tous raison en
déclarant que la fête de la Pentecôte tombe tel jour pour
certains, ou tel autre jour pour d'autres ! Il y a forcément une
interprétation erronée et une autre qui est correcte !
En
toute humilité, il nous faut donc rechercher quelle est la bonne
date de la fête, si nous voulons vraiment que l'Esprit saint soit
donné à nouveau comme cela a été prophétisé dans le livre du
prophète Joël :
« Mais
c'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Dans les
derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute
chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens
auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes
serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de
mon Esprit ... »
(Actes 2 : 16-18, version L. Segond, corroboré par Joël 2 :
28 à 32 dans la version L. Segond, ou Joël 3 : 1 à 5 dans la
version en français courant).
Si
l'apôtre Pierre mentionna cette prophétie en son temps et pour ce
qui était en train de se passer en ce jour de Pentecôte de l'an 30,
il ne fait aucun doute que cette prophétie se réalisera à nouveau
à notre époque, puisqu'il y ait fait mention des « derniers
jours » et du retour du Seigneur.
Nous
pouvons donc avoir l'assurance que l'Esprit saint se répandra à
nouveau sur des véritables croyants gardant les Commandements et
ayant la foi en Yéchoua le Messie, pourvu qu'ils soient réunis
ensemble au jour choisi par le Seigneur pour le louer !
Controverse
au sujet de la date
Cette
différence de date pour la célébration de la fête provient de
deux interprétations du texte biblique.
-
Les partisans de la Pentecôte rabbinique (2) considèrent que le
décompte du Omer (les 50 jours) doit commencer dès le lendemain du
1er jour des Pains azymes, qu'ils considèrent comme un shabbat
annuel, et non le lendemain du shabbat hebdomadaire tombant pendant
la fête des Pains azymes.
De
cette façon, pour eux, comme pour le judaïsme rabbinique, Shavouot
peut tomber un autre jour que le dimanche, même s'il arrive parfois
que ce jour tombe un dimanche, comme ce fut le cas en 2015.
Cette
année 2017, ils célébreront donc la fête le mercredi 31 mai, soit
50 jours après le balancement de la gerbe du 12 avril 2017.
-
A l'instar des Juifs Karaïtes, nous considérons que le shabbat à
prendre en compte est le shabbat hebdomadaire (samedi) tombant
pendant la fête des Pains azymes et non le 1er jour des Pains azymes
du 15 Nissan, qui n'est d'ailleurs pas à proprement parlé un
shabbat (3).
C'est
ainsi que nous fêterons la Pentecôte le dimanche 4 juin, soit 7
semaines complètes comptées dès le dimanche 16 avril (lendemain du
shabbat hebdomadaire et jour du balancement de la gerbe).
Quelle
est la date exacte ?
Dans
les articles précédents concernant la Pentecôte, nous avions déjà
donné plusieurs arguments confortant le choix du premier jour de la
semaine (le dimanche) comme étant celui du jour de la Pentecôte.
En
effet, puisque le balancement de la gerbe se faisait le lendemain du
shabbat (samedi) tombant durant la fête des Pains azymes, soit le
premier jour de la semaine (yom richon en hébreu), le cinquantième
jour tombait, lui-aussi, toujours un autre dimanche, jour de la
Pentecôte. De cette façon, nous avons bien nos sept semaines
complètes plus un jour (7 x 7) + 1 = 50 jours.
A
l'appui de ce choix du dimanche, nous avions aussi expliqué que
l'épisode de la résurrection du Seigneur Yéchoua confirmait
admirablement bien ce choix du premier jour de la semaine comme jour
de la fête.
Nous
savons, en effet, que le Messie est ressuscité un samedi soir,
puisque son corps a été déposé dans le tombeau un mercredi soir
et qu'il est resté trois jours et trois nuits dans ce tombeau
(Matthieu
12 : 40).
Remarquez
cependant que le Seigneur n'est pas monté auprès du Père
immédiatement le samedi soir après sa résurrection. Dans le livre
de Jean au chapitre 20, il est précisé que le Seigneur est apparu
d'abord à Marie de Magdala, lorsqu'elle vint au tombeau le dimanche
à l'aube (Jean 20 : 11-18). Or, dès qu'elle eut reconnu le
Seigneur, elle voulut l'étreindre, mais Yéchoua l'empêcha et lui
dit :
« -
Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père
... »
Comprenez-vous
donc cela mes amis ? Aussitôt après cette épisode, en ce
premier jour de la semaine, le Seigneur monta aux Cieux pour se
présenter devant Le Père Très-Haut, tel la Gerbe offerte,
précisément au moment même où le Grand prêtre faisait l'offrande
de la gerbe d'orge dans le Temple (Actes 2 : 33; Actes 5 : 31).
Ainsi,
si le Seigneur est monté à la rencontre du Père le premier jour de
la semaine, symbolisant ainsi la gerbe d'orge offerte, c'est bien à
partir de ce jour-là, le lendemain du shabbat hebdomadaire de le
fête des Pains azymes qu'il nous faut commencer à compter le Omer
(les 50 jours), pour arriver à un autre dimanche, lendemain du
septième shabbat et jour de célébration de la Pentecôte. (voir
l'article : « L'offrande
de la gerbe, image du Messie ressuscité »).
Notez
que ce choix du premier jour de la semaine (dimanche) pour célébrer
la fête n'annule absolument pas le respect du shabbat. Le samedi est
toujours bien le jour du shabbat, jour d'adoration du Seigneur et de
repos hebdomadaire.
Notes :
1)
Voir sur ce blog les articles suivants :
-
« La Fête de la Pentecôte » et
2)
Le judaïsme rabbinique (courant majoritaire) est l'héritier du
mouvement pharisien. Or, les Pharisiens commençaient le décompte du
Omer à partir du lendemain du 1er jour des Pains azymes. Pour les
Juifs karaïtes (qui sont plus ou moins les héritiers des
Sadducéens), c'est dès le lendemain du shabbat hebdomadaire (le
samedi) qu'il faut commencer ce décompte du Omer.
3)
On considère souvent les jours de fête comme des shabbats annuels,
ce qui n'est pas tout à fait exact. A l'exception du Jour des
Expiations (Yom Kippour) durant lequel aucun travail n'est permis
(comme le shabbat ; Ex. 35 : 2-3 ; Lév. 16 :
29), certaines tâches sont autorisées lors des autres jours de
fête.
« Le
jour de la Pentecôte, lorsque vous apporterez au Seigneur une
offrande de céréales nouvellement récoltées, vous vous
rassemblerez pour adorer le Seigneur et vous n'accomplirez pas votre
travail ordinaire. »
(Nom. 28 : 26).
L'argument
selon lequel le premier jour des Pains azymes est un shabbat n'est
donc pas valide. Bien que ce soit un grand jour de fête, il est
cependant moins contraignant que le shabbat (ou le Yom Kippour).
Salutations
et bonne fête de la Pentecôte
Mai
2017
Jacquy
Mengal
M e r c i !
RépondreSupprimerMais de rien chère Anne-Marie !
SupprimerJacquy