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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de nombreux vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2024 Tous droits réservés

vendredi 10 novembre 2023

Gaza et Jérusalem il y a 3000 ans !

Chers lecteurs et lectrices, voici un texte publié sur un réseau social qui m'a été envoyé, suite à mon commentaire sur le conflit actuel à Gaza dans lequel je m'indignait de voir avec quelle rapidité l'opinion publique avait déjà oublié les massacres perpétrés par les terroristes du Hamas. Ma réponse à ce texte se trouve plus bas. (Je ne cite pas le nom de la personne qui m'a envoyé le texte). Bonne lecture !

GAZA et JERUSALEM 1000 ans avant notre ère …

Au commencement était le métissage.

Et si on parlait d’une ville (Gaza) et d’un village (Jérusalem), 1000 ans avant notre ère ? L’Histoire – la vraie - recèle toujours des vérités enfouies qu’il faut chercher comme des trésors dans les entrailles de la terre. La vérité est que les Israéliens d’hier (ancêtres réels ou choisis des Juifs d’aujourd’hui) et les Philistins d’hier (prédécesseurs des Palestiniens à qui ils ont donné leur nom) se mélangèrent pour former une constellation de populations au final assez proches contrairement à ce que martèlent les fadaises bibliques et coraniques. Ce n’est pas moi que le dit, c’est l’ADN des tombes de Gaza et de Judée, c'est l’archéologie des sites palestiniens et israéliens, c'est l’analyse intertextuelle des sources.

A l’origine était le métissage. Explications

A l’âge du Bronze, au 12e siècle avant JC, les Peuples de la mer (d’origine égéenne c’est à dire crétoise, anatolienne, chypriote) émigrent au Levant. Ces pirates ont un haut degré de civilisation (proto-écriture, maitrise de la céramique et du fer). Ils abattent l’Empire Hittite, le royaume d’Ougarit, menacent l’Egypte. Repoussés par Ramses III, ils envahissent son vassal, le pays de Canaan, c’est-à-dire des territoires sémitiques couvrant les actuels Israël, Palestine, Liban et Sud Syrie.

Un de ces peuples, les Philistins, s’établit sur la plaine côtière de Gaza à Jaffa. Ils fondent des cités-états florissantes : Éqron, Ashdod, Ashkelon, Gath et Gaza. Ils donnent leur nom au pays : Palestine. Le terme Palaistinè apparait sous la plume du géographe grec Hérodote, c'est une forme dérivée de l'araméen pelištaʾīn pour dire Philistins. On entend encore cette origine en arabe et en hébreu. Au 12e siècle avant notre ère, Gaza devient donc une cité égéenne au haut degré de civilisation. On va revenir au Philistins et à leur métissage dans quelques instants …

Au même moment, en ce 12e ACN, des populations rurales déracinées s’installent dans les hautes terres inoccupées des actuels Judée et Cisjordanie. Ces populations cananéennes s’appelleraient les Israélites (nom générique apparu aux alentours de 1200). Il est frappant de constater que les noms de Palestine et d’Israël surgissent en même temps.

Pourquoi les Israélites occupent-ils les hautes terres si peu fertiles et où l’eau est si rare ? Pour se mettre à l’abri des Peuples de la Mer. Peut-être. Mais ces populations sont peut-être aussi issues d’un exode social : des marginaux, les Apirous fuient les violentes oligarchies inégalitaires des cités cananéennes. Le petit village de Jérusalem (Urushalim), sur un site abandonné qui renait à cette époque, aurait donc pour origine un exil de pauvres déracinés ? Oui. Comme Gaza aujourd’hui.

Il semble que dans les hautes-terres de Judée, ces marginaux sédentaires établis dans une vingtaine de villages se soient mêlés aux populations pastorales, les Shasous, des nomades venus du Néguev. Premier métissage. Tous vivent dans un cycle alternatif de sédentarisation-nomadisation car la pluviométrie est faible et inconstante. Comme aujourd’hui. Parenthèse archéologique : on ne trouve très peu d’armes dans ces sites, preuve que la population est extrêmement pauvre. Autre parenthèse, on ne trouve aucun os de cochon. Pas de porc au menu pour les populations semi-nomades de Juda. Pourquoi ? Essayez de faire transhumer des cochons et vous verrez.

Et Gaza ? Gaza rayonne. Sa culture matérielle (urbanisme, économie, arts domestiques, armes, proto-écriture) demeure plutôt en pointe dans le monde du Levant comme le démontre Israël Finkelstein, chef du département d’archéologie de Tel-Aviv. Cette cité va se métisser avec ses voisins. Selon les sources égyptiennes et les informations intertextuelles bibliques, il apparait que les pauvres bergers israélites s’enrôlent comme mercenaires chez les Philistins. Il est vraisemblable que ces personnages anonymes aient inspiré le fictif David dont la Bible écrite des siècles plus tard fera un roi fondateur mythique. Mais un autre personnage biblique légendaire incarne le lien entre Israël et la bande de Gaza : le héros Samson, sorte d’Hercule biblique, qui va carrément épouser une jeune fille philistine : Dalila (nom signifiant en hébreu « Porte de la nuit » et « Guide » en arabe). Elle vient de la vallée de Sorek, faubourg de l’actuel Ramallah (on voit que ces Philistins Palestiniens étaient donc déjà – eux aussi - en Cisjordanie, c’est la Torah qui le dit, alors …).

Mais que nous dit ce mythe de Samson et Dalila ? Que les Philistins venus de Gaza et les Israélites des Hautes Terres se métissent. Et que dit l’archéologie et la génétique ? La même chose. Les échantillons ADN des tombes du début de l’âge du fer montrent un mélange grandissant entre populations d'origine européenne (les Philistins) et populations sémitiques (Cananéens Israélites). Les signatures génétiques des squelettes trouvés à Ashkelon sont sans appel. Je vous renvois aux travaux de Daniel Master, Michal Feldman, Aren Maeir. Les dernières sépultures philistines ont des signatures génétiques similaires aux populations locales.

Cependant cette rapide assimilation génétique des Philistins ne va pas modifier leur culture, clairement identifiable pendant des cinq siècles, jusqu'à la destruction / déportation des élites philistines par les Babyloniens en 604 ACN. Ce peuple philistin mêlé aux Cananéens Israélites, va se fondre au monde hellénistique à partir du 4e siècle ACN et rester grec de langue jusqu’à la conquête arabe au 7e siècle PCN, et même longtemps après. Certes mais quel rapport avec le métissage ? Il est dans la Bible, ce concentré de métissage culturel. Ecrite par strates entre le 7e siècle et le 1e siècle avant JC, elle comporte des influences diverses et notamment grecques. Une influence hellénistique tardive via notamment l'extraordinaire diaspora juive en Egypte Ptolémaïque ? Certes. Mais qui sait si le mythe de Samson inspiré d’Hercule et le mythe de David et Goliath inspiré d’Homère, ne sont pas venus aux Hébreux de Jérusalem via les Philistins hellénisés de Gaza ?

Pour finir, quittons la cité de Gaza et revenons à Jérusalem, petit village israélite isolé au 10e siècle ACN. L’identité israélite naissante est-elle ethnique ? Non. Les chefferies de Juda (Judée) et de Cisjordanie (Israël qui deviendra Samarie) construisent leur identité autour de généalogies tribales similaires ou qu’on va rapprocher. Autour d’une langue hébraïque aussi mais qui n’est pas encore ou si peu écrite (et qui sera remplacée à l’époque Perse par l’araméen venu de Syrie). Autour d’une vénération commune également, celle du dieu « Yhwh », Yahvé avec des voyelles, une divinité fonctionnelle de la nuée dans ce pays qui manque d’eau.

Mais ce Dieu marié à la Déesse Asherah, n’est absolument pas un Dieu unique puisque les Israélites sont polythéistes comme leurs voisins philistins et comme tous les peuples du Levant.

Pas d’identité fondée sur une unité ethnique alors ? Non. Pas plus que pour les Philistins de Gaza. L’élément originel cananéen du peuple d’Israël s’est métissé au Sud, avec les bédouins du Néguev, au Nord avec les Phéniciens et les Araméens et à l’Ouest avec les Philistins.

Cette origine métisse du peuple d’Israël est probablement à l’origine de l’obsession endogamique aux relents racistes qu’on retrouvera dans la Bible, ce livre qui va construire une identité nationale et religieuse israélienne sur une saga passionnante mais fausse. On ne répétera jamais assez que la Torah est, comme le Coran, un roman nationaliste postérieur de plusieurs siècles aux événements réels. Et les évènements réels disent que Gaza et Jérusalem viennent du même monde et des mêmes peuples.

Comme le symbolise cette image de Samson et Dalila tiré d’un Grand opéra de Saint-Saëns ou de Haendel. Bon samedi les gens et n’oubliez pas : les lueurs d’espoir viennent de l’histoire …

Voici ma réponse :

Monsieur,

Votre analyse est partiale et réductrice ! Cela peut se comprendre, puisque votre texte semble être inspiré par les écrits de Mr Israel Finkelstein qui est un archéologue biblique « minimaliste ». Ce qui signifie que cet archéologue ne considère pas le récit biblique comme étant fiable et digne de foi. Venant de la part d'un scientifique, c'est regrettable, car il se prive ipso facto d'une source textuelle majeure. Mais, il est bien connu que les textes bibliques sont souvent relégués au placard dans les milieux académiques. Drôle d'attitude pour des gens qui prétendent être « ouverts » à la vérité historique.

Reprenons votre texte :

Vous opposez la « ville » de Gaza au « village » de Jérusalem, mais à l'époque du roi David, dont vous semblez nier l'existence, la cité de Gaza, une des cinq cités des Philistins, n'était pas plus grande que Jérusalem.

La cité de Jérusalem (l'ancienne Jébus des Cananéens) fut prise de force par le roi David vers l'an 1000 av. J.-C. C'était une citadelle fortifiée dont David fit sa capitale. Gaza et Jérusalem étaient comparables en taille, excepté que la Cité de David était bâtie sur une colline, alors que Gaza était installée sur le littoral Levantin.

Mr Finkelstein affirmait que l'existence de ce roi était mythique ! Cependant, plusieurs découvertes archéologiques récentes attestent le contraire :

La stèle de Tel Dan, retrouvée en trois fragments entre 1993 et 1994 mentionne « la maison de David ». Cette pierre fut gravée par le roi d'Aram Hazaël après sa guerre contre Israël en - 840. L'inscription mentionne aussi Joram (852-841), fils d'Achab et Achazyahu (Ochoziaz), de la maison de David (842-841), qu'il aurait tué. (Le responsable du double meurtre serait plutôt Jéhu, comme indiqué dans la Bible en II Rois 9). Plus tard, la stèle avait été réutilisée par les Israélites comme pierre de pavement à Tel Dan. (Cette découverte n'est pas un faux, car retrouvée in situ par les archéologues).

La stèle de Mesha, datée de – 830 est une autre inscription mentionnant également « la maison de David ».

Certes, il y a peu de découvertes mentionnant directement le roi David ou son fils Salomon, mais comment se fait-il alors que bon nombre de leurs successeurs, dont l'existence est confirmée par l'archéologie, se soient réclamés descendants de la « Maison de David » ?

Bien sûr qu'il y a eu des unions entre les Israélites et les citoyens d'autres peuples ; ce qui est courant dans toutes les civilisations et à toutes les époques. Cela est d'ailleurs confirmé par l'Ecriture. Mais cette mixité ne fut pas aussi importante que vous le dites, car les « païens » qui rejoignaient le peuple d'Israël devaient suivre les coutumes et les règles religieuses propres à l'ancien Israël (ce qui n'est pas évident lorsque l'on connait les règles de la Torah). De ce fait, ces gens s'intégraient au peuple d'Israël avec une certaine difficulté.

C'est ainsi que le peuple d'Israël d'aujourd'hui est constitué de gens de tous horizons ! D'abord, des descendants des tribus de Juda, de Benjamin, de Siméon et des Lévites (la classe sacerdotale). Ensuite, des membres des autres tribus d'Israël qui se sont joints à eux, après la conquête assyrienne des tribus du nord en – 722. Enfin, il y a un certain nombre d'étrangers qui se sont rangés aux côtés du peuple juif après le retour d'exil de Babylone. N'oublions pas non plus ces milliers de Falashas descendants des unions entre Israélites et Ethiopiens à l'époque de Moïse, et plus tard, lors des échanges entre les citoyens de la reine de Saba et ceux du roi Salomon. Ces Falashas éthiopiens sont la preuve vivante de ce fait historique, car leur judaïsme est préexilique.

Ce que je veux dire, et a contrario de votre insistance sur les preuves ADN des uns et des autres, c'est qu'il ne s'agit pas ici d'une histoire de race, mais plutôt de choix culturel, de coutumes et de religion.

Il est vrai que les Israélites se sont installés principalement sur les hautes terres de Judée et Samarie vers le XIIIe siècle avant J.-C. Mais, ils étaient déjà présents dans tout le pays depuis la conquête éclair de Josué vers 1406 av. J.-C. ! Et, c'est en raison de l'invasion des Philistins, s'ils ont préféré se regrouper sur les Hautes Terres.

Oui, les Philistins étaient meilleurs guerriers et ils étaient plus raffinés que les Israélites, mais ils sacrifiaient aussi leurs nouveau-nés à leur abominable divinité et ils vivaient dans la débauche, ce que la Torah (le Pentateuque) interdisait formellement.

Les Israélites ne sont pas des Cananéens, comme le pense Mr Finkelstein ! Les Apirous (parfois orthographiés Habirous) mentionnés dans les tablettes cunéiformes de Tel el-Amarna sont des gens qui étaient en train d'envahir Canaan au début du règne d'Aménophis IV. Ces lettres d'El-Amarna décrivent des rois cananéens aux abois demandant au pharaon de l'aide pour combattre ces envahisseurs. Canaan était alors sous protectorat égyptien. Et visiblement, ni Aménophis ni son fils, Toutankhamon, ne sont intervenus.

Je vous invite à consulter le compte-rendu des fouilles archéologiques de Bryant Wood concernant la destruction de Jéricho datée de cette époque.

Ces Apirous ne sont rien d'autre que ces Israélites sortis 40 ans plus tôt d'Egypte !

Certains égyptologues demeurent encore sceptiques quant à la présence des Hébreux en Basse-Egypte. Et pourtant ! Qui sont ces Hyksôs, appelés aussi « Pasteurs étrangers » ou « Pasteurs asiatiques » par les Egyptiens ?

Les Hyksôs sont arrivés en Egypte vers 1730 av. J.-C. pour s'installer à l'est du Delta du Nil où leurs troupeaux pouvaient se rassasier d'une herbe abondante. Ces gens ont prospéré au point de devenir une menace pour les nouveaux dirigeants égyptiens du Nouvel Empire. Une partie des Hyksôs a été chassée vers – 1570, tandis qu'un reste est tombé en esclavage, jusqu'à sa délivrance lors de l'Exode (un second exode, dont le prêtre égyptien Manéthon a fait écho).

Les Hyksôs regroupaient plusieurs peuples de bergers venus de l'Est, dont des descendants d'Esaü, de Moab, d'Edom et de Jacob. Ne trouvez-vous pas étonnant que l'on ait mis au jour un cartouche avec l'inscription « Yacoub-Har » traduit aussi « Yacoub-El » ?

Les descendants de Jacob, faisant partie des Hyksôs, sont devenus les Habirous des textes anciens. Ces gens sont tout simplement les Israélites !

Je vous invite à consulter les travaux de l'archéologue autrichien Manfred Biatak : Avaris, The Capital of the hyksos, Recent Excavations at Tell el-Dab'a. Publié par le British Museum Press, London, 1996.

Malheureusement, les enfants d'Israël n'ont pas toujours été fidèles à l'alliance conclue au mont Horeb ni à l'enseignement des prophètes ; la Bible le confirme. Et c'est souvent pour cette raison qui leur est arrivé des malheurs ! (Voir le livre du Deutéronome, chapitre 28).

Mais, la Bible n'est absolument pas raciste et surtout pas obsédée sur l'origine raciale d'un peuple ou l'ADN d'une autre ethnie.

Par contre, son enseignement met en garde les croyants au sujet des mariages entre personnes croyantes et non-croyantes. Si cela n'a plus beaucoup de sens de nos jours, vous devez bien comprendre que dans l'Antiquité les pratiques païennes étaient parfois abominables (sacrifices de nouveau-nés, débauches sans limite, beuveries, prostitution sacrée, etc).

La Bible, qui englobe la Torah, n'est pas un livre nationaliste, comme vous l'écrivez : elle s'adresse à tous les êtres humains, mais nombreux la rejettent par orgueil, par ignorance ou tout simplement parce qu'elle nous révèle notre nature humaine profonde, et ça, on n'aime pas trop !

Pour conclure, permettez-moi de vous dire : Non ! Gaza et Jérusalem ne viennent pas du même monde, mais le jour viendra où la paix sera établie entre ces deux mondes. Une paix que l'homme n'est pas capable d'établir lui-même.

Salutations

2 commentaires:

  1. Bien répondu, et l'avenir proche va faire éclater la vérité biblique, jusqu'ici retenue captive par les menteurs religieux et jusqu'ici méprisée avec un dédain souverain par des scientifiques au service de leur propre suffisance.

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    1. Bonsoir cher anonyme et merci pour votre commentaire encourageant. Mais, quel dommage que vous ayez oublié de le signer, comme cela avait déjà été demandé. Bonne soirée et bon shabbat si vous le respectez. Jacquy

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