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La Bible est-elle vraiment inspirée ? L'accomplissement de nombreuses prophéties et la découverte de plusieurs vestiges archéologiques confirment son authenticité. La Bible révèle notre passé, notre présent et notre avenir; à nous de les découvrir !
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2025 Tous droits réservés

vendredi 25 juillet 2014

Le prophète Elie doit-il venir ?

Qui était Élie, le prophète ?

Élie est probablement un des prophètes le plus souvent cité dans les Écritures, malgré qu'il soit resté solitaire durant une bonne partie de sa vie.

Il était originaire du village de Tichebé en Galaad et il exerça son métier de prophète au cours du IXe siècle av. J.-C., sous le règne d'Achab et de Ahazia, tous deux rois d'Israël.

A cette époque-là, Élie était un des rares prophètes resté fidèle au Dieu d'Israël et, plus que tout autre, durant son ministère, il eut à combattre l'odieux culte de Baal instauré officiellement par Jézabel, fille du roi des Sidoniens et épouse du méchant roi Achab.

« A Samarie même, il construisit un temple pour Baal, y fit dresser un autel pour les sacrifices et y plaça un poteau sacré. Par toutes ses action, il irrita le Seigneur Dieu d'Israël, plus encore que tous les rois d'Israël qui l'avaient précédé. » (I Rois 16 : 32-33).

C'est ainsi que le premier signe que Dieu envoya à Israël par l'intermédiaire d’Élie contre le faux dieu Baal fut une sécheresse qui dura trois ans et demi (I Rois 17 : 1 ; I Rois 18 : 1; Luc 4 : 25).

« Élie était un homme semblable à nous : il pria avec ardeur pour qu'il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et demi. » (Jacques 5 : 17).

Ce miracle était tout à fait de circonstance, puisque Baal était le dieu de la fertilité et de l'orage. A ce titre, il était souvent invoqué par les païens pour apporter la pluie et faire croître les semailles. Mais, à bien des égards, le culte de Baal était abjecte et abominable car, outre les orgies qui se déroulaient lors de ses fêtes, il n'était pas rare que des sacrifices humains, plus spécialement de très jeunes enfants, aient été pratiqués. Les auteurs antiques et l'archéologie attestent de cette coutume cruelle qui eut lieu dans plusieurs pays de l'ancien Proche-Orient.

« Ils ont installé dans la vallée de Hinnom des lieux sacrés pour le dieu Baal, afin d'y offrir en sacrifice leurs fils et leurs filles au dieu Molek. Je ne le leur avais pourtant jamais commandé; je n'en avais même pas eu l'idée ... » (Jér. 32 : 35).

Par ailleurs, Baal, principale divinité des Cananéens, était aussi un dieu solaire, souvent accompagné de sa parèdre Astarté (1), (I Sam. 12 : 10 ; I Rois 18 : 19).

La lutte menée par Élie pour extirper ce culte idolâtre et son appel incessant à la repentance du peuple d'Israël furent la principale mission du prophète ; et ce n'est pas sans raison s'il fut parfois découragé et seul face à l'apostasie d'une grande partie du peuple et de son roi.

Le « deuxième Élie »

Jean le baptiste, le cousin de Yéchoua, fut désigné avant sa naissance par l'ange Gabriel pour devenir un prophète (le dernier de l'Ancienne alliance) ayant l'esprit et la puissance d’Élie :

« Il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur leur Dieu. Il s'avancera lui-même devant Dieu avec l'esprit et la puissance du prophète Élie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants et ramener les désobéissants à la sagesse des hommes justes ; il formera un peuple prêt pour le Seigneur. » (Luc 1 : 16-17).

Mais, malgré cette vocation toute désignée, Jean le baptiste nia être Élie :

« Ils lui demandèrent : - Qui es-tu donc ? Es-tu Élie ?
- Non, répondit Jean, je ne le suis pas.
- Es-tu le Prophète ? Dirent-ils.
- Non, répondit-il. » (Jean 1 : 21).

Pourtant, le Seigneur Yéchoua affirma que Jean était bien « l’Élie » annoncé :

« Tous les prophètes et la loi de Moïse ont parlé du Royaume, jusqu'à l'époque de Jean. Et si vous voulez me croire, Jean est cet Élie dont la venue a été annoncée. » (Matt. 11 : 13-14).

« Puis les disciples demandèrent à Jésus :
- Pourquoi les maîtres de la loi disent-ils qu’Élie doit venir d'abord ? Il leur répondit :
- Élie doit en effet venir et tout remettre en ordre. Cependant je vous le déclare : Élie est déjà venu, les gens ne l'ont pas reconnu mais l'ont traité comme ils l'ont voulu. C'est ainsi que le Fils de l'homme lui-même sera maltraité par eux. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean-Baptiste. » (Matt. 17 : 10-13).

Pourquoi Jean nia-t-il être Élie alors que Yéchoua reconnut en lui « l’Élie » annoncé dans l’Écriture ? Y aurait-il une contradiction dans la Bible ? Absolument pas !

Comme chacun sait, le prophète Élie eut droit à une mort hors du commun. Il fut enlevé dans un tourbillon de vent avant de disparaître (II Rois 2 : 11).
Mais, déjà à l'époque de Jean le baptiste, la rumeur de sa survie dans un Au-delà sans qu'il ait connu la mort avait déjà fait des adeptes. Certains croyaient que « l’Élie à venir » serait ce prophète qui vécut sous le roi Achab et qui était toujours vivant (Marc 6 : 14-15).

Si Jean nia être Élie, le prophète, celui qui fut emporté dans un tourbillon, c'est parce que pour lui, ce prophète-là était bien mort et qu'il n'était donc pas lui-même cet homme-là !
Par contre, lorsque le Seigneur affirma que Jean était bien « l’Élie » annoncé, il ne pensait pas au retour de l’Élie historique, mais plutôt à l'esprit et la puissance d’Élie répandu sur Jean. Ce qui n'est pas du tout la même chose !

« ... Il s'avancera lui-même devant Dieu avec l'esprit et la puissance du prophète Élie ... » (Luc 1 : 17).

Jean le baptiste n'était donc pas Élie de Tichebé, mais il avait néanmoins reçu l'esprit et la puissance d’Élie. Il était en quelque sorte « un second Élie ».
 
Un « troisième Élie » doit-il venir ?

Siège d'Elie le prophète,
(Synagogue de Cavaillon)
Le second avènement du Messie sera-t-il précédé de la venue d'un « troisième Élie » ? Certains croyants rejettent catégoriquement cette idée en affirmant que Jean le baptiste a définitivement rempli ce rôle.

Dans le judaïsme, la venue d’Élie précédant l'avènement du Messie d'Israël est une doctrine enseignée depuis toujours.
Dans les synagogues, il y a souvent une chaise vide réservée à Eliyahou Hanavi (Élie, le prophète), et lors du séder (repas) de Pessa'h (Pâque), une coupe de vin (non bue) est traditionnellement versée dans l'éventualité de l'arrivée de « l’Élie ».
Cependant, on pourrait argumenter que cette croyance découle du fait que le judaïsme du premier siècle n'a pas reconnu Jean le baptiste comme « l’Élie » annoncé par l’Écriture. De ce fait, les Juifs attendraient encore la venue du « second Élie ».

« Cependant je vous le déclare : Élie est déjà venu, les gens ne l'ont pas reconnu mais l'ont traité comme ils l'ont voulu. » (Matt. 17 : 12).

Alors, devons-nous attendre la venue d'un « troisième Élie » ou pas ? Voyons ce que dit la Bible :

« Avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et redoutable, je vais vous envoyer le prophète Élie. Il réconciliera les pères avec leurs enfants et les enfants avec leurs pères. Ainsi je n'aurai pas à venir détruire votre pays. » (Malachie 3 : 23-24).

Cette prophétie du livre de Malachie nous apprend que le prophète Élie viendra « avant que vienne le jour du Seigneur ». Et ce jour est qualifié de « grand et redoutable » !
Comprenez-vous cet avertissement mes amis ?

Jean le baptiste était assurément un prophète qui avait l'esprit et la puissance d’Élie. Il a effectivement précédé le premier avènement du Seigneur Yéchoua.
Mais cette prophétie de Malachie est tout à fait claire et précise : un homme ayant l'esprit et la puissance d’Élie doit venir à nouveau avant le second avènement du Messie Yéchoua.

Le « jour du Seigneur » décrit dans ce passage de Malachie n'est rien d'autre que le « Jour de la colère du Seigneur » qui arrivera lors de la Septième trompette. Ce « Jour » est d'ailleurs qualifié de « grand et redoutable » :

« Voici venir le jour du Seigneur, jour de colère impitoyable et d'ardente indignation. Il va réduire le pays en un désert sinistre, et en exterminer les coupables. » (Esaïe 13 : 9 ; voir aussi Soph. 1 : 14-18 et Apoc. 6 : 15-17, etc.).

Accomplissement multiple de la prophétie

Il est assez fréquent de voir certaines prophéties se réaliser en plusieurs étapes ou de façon répétitive. Un exemple frappant nous est donné dans le discours de Pierre le jour de la Pentecôte de l'an 30.
L'apôtre n'a en effet pas hésité à se référer à une prophétie du livre de Joël concernant les temps de la fin pour affirmer qu'un « premier accomplissement » de la prophétie était en train de se dérouler en ce jour de la Pentecôte (voir Actes 2 : 14 à 21).
Pourtant, cette prophétie du livre de Joël, tout comme celle de Malachie, se rapportent bien aux temps de la fin !
 
Un des deux témoins pourrait-il être « l'Élie » ?

Certains indices pourraient nous faire penser que ce « troisième Élie » sera aussi à la fois un des deux témoins du livre de l'Apocalypse, chapitre 11.
Ces deux témoins annonceront le message de Dieu pendant 1 260 jours (Apoc.11 : 3), c'est-à-dire pendant trois ans et demi (soit la même durée que la sécheresse à l'époque d’Élie). Et tout comme Élie, ils auront le pouvoir de provoquer la sécheresse pendant le temps de leur témoignage (Apoc. 11 : 6).

Ces deux témoins ne seront-ils pas deux hommes, dont l'un aura l'esprit et la puissance d’Élie, et l'autre les caractéristiques de Moïse (un autre grand prophète) ?
N'est-ce pas là un des enseignements de la vision (la transfiguration) sur la montagne (3) ?

« ... Il changea d'apparence devant leurs yeux ; son visage se mit à briller comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Puis les trois disciples virent Moïse et Élie qui parlaient avec Jésus ... » (Matt. 17 : 1-9).
 
Similitudes entre Élie, Jean et le « troisième Élie »
 
Jean n'était pas Élie, le prophète ; mais, s'ils n'ont pas eu la même vie ni les mêmes expériences, ils avaient tous deux des points communs et un rôle similaire :
 


Élie, le prophète
Jean le baptiste
Le troisième Élie
Un esprit et une puissance semblables
oui
oui
oui
Une vie en solitaire et/ou en marge de la société
oui
oui
?
Ils portent un vêtement en poils de chameau et une ceinture de cuir (II Rois 1 : 8/Matt. 3 : 4)
oui
oui
?
Le vœu de naziréat
?
oui
?
Ils prêchent la repentance au peuple et aux dirigeants
oui
oui
oui
Ils réconcilient les pères avec les enfants et vice versa (2)
oui
oui
oui
Ils préparent un peuple prêt pour le Seigneur
-
oui
oui
Ils précèdent l'avènement du Messie et annoncent son retour
-
oui
oui
Capacité de provoquer la sécheresse et autres signes ; récurrence d'une période de trois ans et demi
oui
-
oui, s'il est aussi un Témoin
Une mort hors du commun et/ou brutale
oui
oui
oui, s'il est un Témoin
 
Conclusion
 
Si la prophétie de Malachie a bien trouvé un première réalisation avec la venue de Jean le baptiste, il ne fait aucun doute que l'accomplissement final de cette prophétie doit encore avoir lieu. Il nous faut donc admettre qu'un homme ayant l'esprit et la puissance d’Élie doit arriver avant le retour de notre Seigneur Yéchoua.
 
Notes :
 
1) Alors que les Cananéens l'appelaient Achéra, elle s'appelait Tanit, parèdre de Baal Hammon, chez les Phéniciens ; Ishtar, parèdre de Tammuz, chez les Babyloniens ; les Grecs l'appelaient Aphrodite, parèdre d' Adonis et les Romains la nommaient Vénus.

2) « Réconcilier les pères avec leurs enfants et les enfants avec leurs pères » est une expression qui signifie qu'il y aura un peuple repentant et réconcilié en Yéchoua prêt à l'accueillir lors de son avènement. Il est évident que cette expression ne s'applique pas à l'ensemble de la société, puisque c'est pratiquement le contraire qui se passera dans le monde ! (II Tim. 3 : 1-2).
 
3) Le lieu où se déroula la transfiguration pourrait être le mont Hermon ou le mont Thabor.

Cordiales salutations
Jacquy Mengal

vendredi 30 mai 2014

Les lois de Moïse et le Millénium

Par Asher Intrater et Dan Juster © 24.02.2014

En parcourant la Torah, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que plusieurs institutions sociales, qui y sont décrites, ne semblent jamais atteindre leur plénitude dans l'histoire d'Israël. Par exemple:
                                               
  
 1. Le système judiciaire
 2. Le système agricole
 3. Les Fêtes et le Calendrier
 4. La prêtrise
 5. L'occupation du pays.


Si tous ces éléments sont dans l’Écriture ("et l'Écriture ne peut être abolie" - Jean 10: 35), est-ce qu'il ne va pas y avoir un temps où ils atteindront leur plénitude ? Certains écartent tous ses passages sous prétexte qu'ils sont seulement pour "l'ancienne" alliance et qu'ils sont remplacés par le "nouveau", mais nous croyons qu'au travers de Yeshoua, nous verrons "la plénitude de toutes choses" - incluant tout ce qui se trouve dans la Torah et les Prophètes, au ciel et sur la terre (Actes 3: 21; Eph. 1: 10).

Avec ceci en tête, nous pouvons lire la Torah de manière "prophétique", avec un accomplissement encore à venir (Matthieu 5: 17 - 18). Les prophéties de la fin des temps sont remplies de références à des éléments de la Torah. Esaïe 2 décrit le Royaume Millénaire dans lequel "la Torah sortira de Sion" (verset 3). Esaïe, chapitres 60 à 66, parle du renouvellement de Sion et du repeuplement du pays. Esaïe 66 fait référence aux lois sur la nourriture (verset 17), aux Lévites (verset 21), aux nouvelles lunes et aux sabbats.

Les 9 derniers chapitres d’Ézéchiel sont peut-être parmi les plus défiants. Un nouveau temple, décrit avec force de détails, est construit (chapitres 40 à 41). Il est ensuite rempli de la gloire de Dieu (chapitre 43), avec un nouvelle prêtrise et un nouveau système de sacrifices (chapitre 44), incluant la célébration des fêtes (45), dirigé par le Roi Messianique (chapitre 46), dans un renouvellement de la nature et de l'agriculture (47) et un repeuplement du pays en fonction des tribus d'Israël (48). Qu'allons nous faire de tous ces chapitres ?

La fin du livre de Joël décrit la restauration de Sion tant spirituelle qu'économique après les événements de la fin des temps. Michée parle d'un Royaume antérieur en train d'être rétabli (Michée 4: 8). Zacharie 14 décrit aussi que les Fêtes et la louange au Temple seront restaurées après la Deuxième Venue du Messie. Ces nombreux passages de l'écriture semblent montrer qu'il y aura un renouveau et l'observance de la Torah pendant le Royaume Millénaire, ce qui sera cohérent avec les priorités et les éléments mis en avant de la Nouvelle alliance, comme Yeshoua et les apôtres nous l'ont enseignés.

Le Royaume de Dieu a de l'ordre. La Bible dans son entier, y compris la Torah, définit cet ordre divin. ("Torah" ne signifie pas seulement "loi" mais aussi "instruction"). Le but ultime de l’Évangile du Royaume, accompli dans le Millénium, est d'établir l'ordre de Dieu sur la terre pour Israël et les nations. Prions pour recevoir la sagesse nécessaire pour comprendre comment intégrer de la bonne manière, l'évangile, la loi et le Royaume dans cette fin des temps.
 
Note :

Cet article provient de la newsletter de "Revive Israel Ministries" du 24/02/2014, et est publié sur ce blog avec autorisation.

Pour plus d'informations et pour lire les articles du ministère "Revive Israël", veuillez, s'il vous plaît, visiter leur site Web: www.reviveisrael.org. (Le site sera bientôt disponible aussi en français).

Bonne fête de Pentecôte 2014
Jacquy Mengal

mardi 18 mars 2014

De Pessa'h à la Pâque

L'arrivée du printemps annonce habituellement le retour des beaux jours et le réveil tant attendu de la nature, après la période hivernale froide et humide.
Pour les croyants, Juifs comme Chrétiens, ce début de saison est aussi l'occasion de se retrouver en famille et/ou entre amis pour célébrer une des fêtes religieuses les plus solennelles de l'année : la fête de la Pâque que les Juifs appellent Pessa'h.
La Pâque (1) est en effet la première fête du calendrier biblique inaugurant le cycle des sept fêtes annuelles.

Origine du nom

Le nom hébreu « Pessa'h » (Pâque) signifie « passer par dessus » ou « passer outre », et trouve son origine dans l'événement historique à la fois dramatique et libérateur que fut l'Exode.

C'est en effet la veille de leur sortie du pays d’Égypte, que le Seigneur ordonna aux Israélites de badigeonner les linteaux des portes de leur maison avec le sang de l'animal sacrifié pour le repas de la Pâque.
A la vue de ce sang peint sur les montants des portes, l'ange du Seigneur devait passer outre leur habitation sans faire aucun mal aux habitants.
Cependant les Égyptiens, qui n'avaient pas respecté cette ordonnance, furent frappés par la dixième plaie.

La première Pâque

La fête de la Pâque fut instituée par Moïse selon les instructions du Seigneur, et fut célébrée la veille du départ des Israélites hors d’Égypte.
Selon le rituel prescrit, un agneau ou un chevreau mâle âgé d’un an fut sacrifié le quatorzième jour du premier mois « entre les deux soirs », soit vers la fin de l’après-midi. Ensuite, l’animal nettoyé et préparé avait été rôti avant d’être consommé le soir même. Il s'agissait donc d'un sacrifice suivi d'un repas familial.
C’est avec ce repas de la Pâque, le soir du 14e jour, que débutait la fête des « Pains sans levain, ou Pains azymes » qui dura une semaine (Exode 12).

Ainsi, si le sacrifice de la première Pâque a eu lieu le 14e jour du premier mois vers la fin de l’après-midi, les Israélites ont bien mangé ce repas le soir même, au moment où la dixième plaie frappait les premiers-nés des Égyptiens.
Ensuite, ils ont quitté le pays à l’aube du quinzième jour en n’ayant pas eu le temps de faire lever la pâte de leurs pains, car ils sont partis dans la hâte. C'est donc en souvenir de ce départ précipité que la fête des Pains azymes fut instituée (Voir l'article « La fête de la Pâque » dans ce blog).

La fête de Pessa'h
 
Table du Seder (Wikipédia)
Pour le judaïsme, la fête de Pessa'h commémore l'Exode et la délivrance du peuple hébreu de la servitude endurée en Égypte.
Au cours du premier mois de chaque année, après l'équinoxe du printemps, Pessa'h est célébrée durant sept jours, soit du 14 au soir au 21 Nisan (huit jours en diaspora, du 14 au 22). Les deux premiers soirs (du 14e et du 15e jour) sont l'occasion d'un repas familial appelé « Séder » (ordre, en hébreu). En Israël, le Séder n'a lieu que le 14e jour au soir (2).

Pendant toute la durée de la fête, on s’abstient de manger le « hametz », (le levain de la farine). Ainsi, pour remplacer le pain classique (pain levé), on mange du pain azyme (du pain sans levain appelé « matza » en hébreu, « matzot » au pluriel).

Après la disparition du Temple de Jérusalem en l'an 70, le cérémonial de Pessa'h a été quelque peu modifié et adapté au judaïsme de la diaspora. Ainsi, on ne sacrifie plus rituellement d'agneaux pour le repas pascal, et le plat principal peut aussi bien être constitué de viande rôtie, que de volaille ou de poisson.

A côté du plat principal, sept aliments différents sont présentés sur un plateau spécial prévu à cet usage. Ces aliments sont consommés, moins pour leur qualité culinaire que, pour leur valeur symbolique rappelant la libération de la servitude. Ces aliments sont :
  • Trois matzot (pains azymes), représentant pour certains : les trois patriarches, ou les trois Messagers qui vinrent à la rencontre d'Abraham et Sara, ou encore les trois temples (les deux premiers et celui à venir). 
  • Zéroa : un os d'agneau (ou de poulet) grillé symbolisant le sacrifice de l'agneau pascal (Korban Pessa'h) et le « bras étendu » de la délivrance du Seigneur.
  • Bétsa : un œuf dur rappelant le sacrifice de la fête et la destruction du Temple. 
  • Maror : les herbes amères en souvenir de l’âpreté de la servitude en Égypte. 
  • Harossét : mélange de dattes, noix et pommes symbolisant le mortier utilisé par les Hébreux en Égypte. 
  • Karpass : du céleri ou du persil trempé dans de l'eau salée rappelant les larmes du désespoir de la servitude.
  • Hazeret : feuille de salade ou d'endive mangée avec le pain azyme avant le repas.
Avec ce plateau traditionnel du Séder, il faut ajouter quatre coupes de vin (ou de jus de raisin) qui sont bues tout au long de la cérémonie. Une cinquième coupe (non bue) est versée en l'honneur d'Eliyahou Hanavi (Élie le prophète).

Le Séder de Pessa'h est une cérémonie qui se déroule selon un ordre (séder) précis et connu des convives. Sans entrer dans les détails, voici, selon la Haggadah (3), quel en est le déroulement qui se fait en 15 étapes :
  1. Quaddech : récitation de la bénédiction du Kiddouch et la première coupe est bue en s'accoudant sur la gauche (symbole des hommes libres dans l'Antiquité),
  1. Our'hats : première ablution où tous les convives se lavent les mains avant de manger le Karpass,
  1. Karpass : on mange le Karpass trempé dans l'eau salée en récitant une autre bénédiction, 
  1. Ya'hats : on brise la matza du milieu en mettant de côté le plus grand morceau qui sera mangé à la fin du repas, comme « Afikomane » (4). L'autre morceau est déposé à côté des deux autres matzot, puis sont recouvertes.
  1. Maguid : on présente aux convives le plateau du Séder avec les matzot et on verse un second verre de vin. On lit la Haggadah et on l'explique aux enfants. Les dix plaies sont également mentionnées. Ensuite, on récite une bénédiction et on boit le verre en position accoudée, 
  1. Ro'htsa : deuxième ablution avec bénédiction,
  1. Motsi : on prend les deux matzot et le morceau de la troisième matza en faisant une bénédiction, 
  1. Matza : on dépose la matza du dessous et on fait une bénédiction en gardant l'autre matza et le morceau de la troisième matza. Puis on les mange en position accoudée, 
  1. Maror : on mange des herbes amères trempées dans le Harossét, 
  1. Korekh : on mange la dernière matza avec des herbes amères, selon la coutume de Hillel l'Ancien en souvenir du Temple, puis l’œuf dur est consommé, 
  1. Choul'hane Orekh : la table est dressée et le repas principal est consommé,
  1. Tsafoun : L'Afikomane est mangée en souvenir du sacrifice de Pessa'h (Korban Pessa'h), 
  1. Barekh : un troisième verre est versé et on récite la prière de fin de repas. Un cinquième verre est versé et non bu en l'honneur du prophète Élie, 
  1. Hallel : le quatrième verre est versé et on récite les louanges, 
  1. Nirtsa : le Séder se termine par des chants de fête, puis les convives se souhaitent mutuellement : « L'an prochain à Jérusalem reconstruite ! ». 
Tout ce cérémonial rigoureux n'empêche pas que le Séder de Pessa'h reste un festin de fête à part entière où les enfants tiennent une place privilégiée parmi les convives, car le devoir de transmission s'adresse principalement à eux.

La Pâque de la Nouvelle alliance
 
Image: Jacq. Mengal
En lisant le récit du dernier repas de la Pâque célébré par Yéchoua et ses disciples, on remarque que la cérémonie s'est déroulée plus ou moins dans le même ordre que celui prescrit par la Haggadah, même si les évangiles fournissent moins de détails.
Cependant, lors de ce dernier repas, le Seigneur a modifié certains symboles en leur donnant une signification propre à la Nouvelle alliance. Il a également célébré la fête la veille du jour de la Pâque, puisqu'il devait mourir en ce jour de la Pâque ! (5).
Voyons comment s'est déroulé ce dernier repas, et mettons-le en parallèle avec la description donnée dans la Haggadah (ci-dessus) :

A) Le dernier repas, lors duquel le Seigneur a expliqué à ses disciples les symboles de la Nouvelle alliance, a eu lieu la veille du jour traditionnel de la Pâque, soit le mardi, 13e jour du mois, dans la soirée :

« C'était le jour qui précédait la fête de la Pâque ... » (Jean 13 : 1).

« Puis on emmena Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C'était tôt le matin. Mais les chefs juifs n'entrèrent pas dans le palais afin de ne pas devenir impurs et de pouvoir manger le repas de la Pâque. » (Jean 18 : 28).

Comprenez bien que Yéchoua n'aurait pas pu célébrer ce repas de la Pâque le 14e jour dans la soirée, puisqu'il était lui-même l'Agneau de la Pâque qui a été immolé au moment où les agneaux étaient sacrifiés au Temple. C'est pourquoi ce repas (de la veille) est parfois appelé « Sainte Cène » du latin « Cena » (repas).

« ... Car notre fête de Pâque est commencée, puisque le Christ a été sacrifié comme notre agneau pascal. » (I Cor. 5 : 7).

C'est donc la veille, jour de la préparation, qu'Il a célébré la « Cène » avec ses disciples, peut-être selon une coutume différente du judaïsme officiel comme par exemple le rite essénien (?), afin de pouvoir instituer les nouveaux symboles de la Nouvelle alliance (6).

« Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et préparèrent le repas de la Pâque. Quand le soir fut venu, Jésus se mit à table avec les douze disciples » (Matt. 26 : 19-20).

B) Néanmoins selon la Loi, la fête doit être célébrée le 14e jour du premier mois à la 9e heure (« entre les deux soirs »), et tous les convives doivent être réunis ensemble :

« Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour prendre le repas du Seigneur, attendez-vous les uns les autres » (I Cor. 11 : 33).

C) Le Seigneur récite la bénédiction du Kiddouch et la première coupe de vin est bue. Cette première étape correspond au Quaddech :

« Il saisit alors une coupe, remercia Dieu et dit : - Prenez cette coupe et partagez-en le contenu entre vous ; car, je vous le déclare, dès maintenant je ne boirai plus de vin jusqu'à ce que vienne le Royaume de Dieu. » (Luc 22 : 17-18).

D) Ensuite, c'est la première ablution que Yéchoua modifie quelque peu. Il lave les pieds des disciples, comme le faisaient les domestiques. Par ce geste, il montre l'humilité que nous devons avoir les uns vis-à-vis des autres. Cette étape correspond au Our'hats :

« Il se leva de table, ôta son vêtement de dessus et prit un linge dont il s'entoura la taille. Puis il versa de l'eau dans une cuvette et se mit à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait autour de la taille. » (Jean 13 : 4-5).

E) Puis, le Seigneur révèle que celui qui le trahira a trempé son morceau de pain azyme dans le plat. Cette étape, avant le repas principal, peut représenter à la fois le Karpass et le Maror (l'ordre était peut-être différent à l'époque (?) :

« - Celui qui a trempé avec moi son pain dans le plat, c'est lui qui me trahira. » (Matt. 26 : 23).

F) Le Seigneur fait la bénédiction sur le pain azyme et en donne à ses disciples. Cette étape, en début de repas, correspond au Motsi et au Matza :

« Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir remercier Dieu, il le rompit et le donna à ses disciples ; il leur dit : - Prenez et mangez ceci, c'est mon corps. » (Matt. 26 : 26).

G) Puis, il fait la bénédiction sur le vin et la seconde coupe est bue. C'est le Maguid :

« Il prit ensuite une coupe de vin et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant : - Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang qui garantit l'alliance de Dieu et qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés. » (Matt. 26 : 27-28).

H) Le repas principal est consommé. Avant la destruction du Temple, l'agneau rôti était encore le plat de circonstance de la Pâque. C'est le Choul'hane Orekh :

« Pendant le repas ... » (Marc 14 : 22).

« On rôtira cette viande puis, pendant la nuit, on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. » (Ex. 12 : 8).

I) Une troisième coupe est versée à la fin du repas. C'est le Barekh :

« Il leur donna de même la coupe, après le repas, en disant : - Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, garantie par mon sang qui est versé pour vous. » (Luc 22 : 20).

J) Après le repas, selon la coutume, ils chantèrent des chants de fête. C'est le Hallel (louange en hébreu) et le Nirtsa :

« Ils chantèrent ensuite les chants de la fête, puis ils s'en allèrent au mont des Oliviers. » (Marc 14 : 26).

Conclusion

Avec la Nouvelle alliance, la fête de la Pâque commémore la mort du Seigneur Yéchoua qui, tel l'agneau de la Pâque, a été sacrifié pour le pardon de nos péchés :

« Car, par le sacrifice du Christ, nous sommes délivrés du mal et nos péchés sont pardonnés » (Eph. 1 : 7).

« non, vous avez été délivrés par le sacrifice précieux du Christ, qui a été comme un agneau sans défaut et sans tache. » (I Pierre 1 : 19).

Les aliments de prédilection de la fête sont à présent le pain (azyme) et le vin qui sont mis de côté le 10e jour du mois (Ex. 12 : 3), à l'image du Messie qui a été acclamé lorsqu'il est entré à Jérusalem quelques jours (le 10e jour) avant sa mort (Jean 12 : 12-16).
En effet, si le levain représente le péché, le pain azyme, lui, fait référence à la pureté :

« Célébrons donc notre fête, non pas avec du pain contenant le vieux levain, le levain du péché et de l'immoralité, mais avec du pain sans levain, le pain de la pureté et de la vérité. » (I Cor. 5 : 8).

De même le vin symbolise le sang de la Nouvelle alliance :

« Il leur donna de même la coupe, après le repas, en disant : - Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, garantie par mon sang qui est versé pour vous. » (Luc 22 : 20).

« De même, il prit la coupe après le repas et dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, garantie par mon sang. Toutes les fois que vous en boirez, faites-le en souvenir de moi. » En effet, jusqu'à ce que le Seigneur vienne, vous annoncez sa mort toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe. » (I Cor. 11 : 25-26).
Et enfin, il faut ajouter le lavement des pieds qui se fait avant le repas:

« Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné un exemple pour que vous agissiez comme j'ai agi envers vous. » (Jean 13: 14-15).

Notes :

1) Nous parlons, ici, de la Pâque messianique, c'est-à-dire de la Pâque judéo-chrétienne fêtée le 14e jour du premier mois à la 9e heure (fin de l'après-midi). Dans cet article, nous ne parlerons pas de la fête « des Pâques » catholique, protestante ou orthodoxe.

2) Le sacrifice de la Pâque avait lieu le 14e jour « entre les deux soirs » en fin d'après-midi. Puis, le repas de la Pâque au soir inaugurait la fête des pains Azymes qui durait du 15e jour au 21e jour. Ces deux fêtes étaient souvent considérées comme n'en faisant qu'une (la fête de la Pâque), et elle était l'occasion d'un pèlerinage à Jérusalem avant la destruction du Temple (Deut. 16 : 5/Luc 2 : 41).

3) La Haggadah est le récit traditionnel de la sortie d’Égypte qui décrit aussi le déroulement de la fête de Pessa'h.

4) L'Afikomane est le morceau de pain azyme mis de côté au début de la cérémonie et que les enfants recherchent à la fin du repas pour être consommé. La raison de cette coutume, qui daterait du Moyen-Age, est encore discutée, mais le Chrétien y verra probablement une allégorie du Seigneur ressuscité après le temps passé dans la tombe. Yéchoua n'est-il pas décrit comme étant le « Pain de vie » (Jean 6 : 51).

5) La date de la crucifixion de Yéchoua, le lendemain de la « Sainte Cène », est sujette à beaucoup de controverses. Mais, si le Seigneur est ressuscité dans la nuit de samedi à dimanche (Luc 24 : 1-3) et qu'il est resté trois jours et trois nuits dans la tombe (Matt. 12 : 40), il ne peut avoir été mis au tombeau qu'un mercredi soir et non un vendredi !
Ainsi, en tenant compte également de la prophétie de Daniel 9 : 26 et du calendrier hébreu des fêtes, la seule date possible pour la mort du Seigneur est le mercredi 5 avril de l'an 30.

6) Selon le calendrier essénien, le premier jour du premier mois tombait toujours un mercredi. Donc, leur Pâque du 14e jour avait aussi toujours lieu un mardi. Le Seigneur a-t-il profité de cette coïncidence pour célébrer la « Sainte Cène » ce même mardi ? ...

Salutations et bonne fête de la Pâque 2014
(Séder le 13 avril au soir)

Jacquy Mengal