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Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible en français courant éditée par l'Alliance Biblique Universelle, 1983. Les commentaires anonymes et non signés ne seront plus publiés. Merci et bonne lecture. © Copyright 2009-2024 Tous droits réservés

mardi 9 février 2010

La Fête de la Pâque

Institution de la Pâque

La Pâque fut célébrée pour la première fois (1) alors que les Israélites se préparaient à quitter l’Egypte, pays où ils étaient tombés en esclavage.

La fête, que l’on nomme « Pessah » en hébreu, signifie « passer au dessus » ou « passer outre ». Cette expression rappelle que l’ange du Seigneur était passé outre les habitations des Israélites dont les linteaux avaient été badigeonnés avec le sang des agneaux et des chevreaux sacrifiés pour le repas de la Pâque (Exode 12 : 12-14, 21-24).

La Bible indique que la Pâque a lieu le 14e jour du premier mois «entre les deux soirs». Pour Dieu, le premier mois de l’année, appelé nisan ou abib, se situe au printemps, après l’équinoxe, lorsque l’orge est en épis. La Pâque est donc une fête mobile puisqu’elle a lieu entre la mi-mars et la mi-avril (Exode 12 : 1-2).

Bien que ce 14e jour commence la veille au soir (comme d’ailleurs tous les autres jours de l’année), soit le 13 au coucher du soleil et se termine le 14 au soir, la Pâque devait être immolée « entre les deux soirs ».
Cette expression « entre les deux soirs » désigne, selon le Talmud et l’interprétation des Pharisiens, la période de temps comprise entre le déclin du soleil et son coucher.
Mais pour les Sadducéens et les Samaritains, il s’agissait de la période de temps comprise entre le coucher du soleil et le moment où les étoiles devenaient visibles. Cette dernière interprétation est pourtant incorrecte et est contredite par la Bible elle-même.

Préparation du repas de la Pâque

Le 10e jour du premier mois, chaque famille israélite devait se procurer un agneau ou un chevreau mâle d’un an sans défaut (Exode 12 : 3-5).
Ensuite, le 14e jour, l’animal était égorgé « entre les deux soirs » (Lévitique 23 : 5 ; Exode 12 :6), puis il était rôti avant d’être consommé le soir même. Aucun reste du repas ne devait être conservé jusqu’au lendemain et il n’était pas question d’abattre l’animal la veille pour le manger le lendemain (Exode 12 : 10 ; Deutéronome 16 : 4).

C’est avec ce repas de la Pâque, au soir du 14e jour, que l’on commençait à manger des pains sans levain (azymes) car, dans la précipitation du départ, les Israélites n’eurent pas le temps de faire lever la pâte (Exode 12 : 8, 39).

Ces pains azymes étaient consommés pendant sept jours, soit du soir du 14e jour avec le repas de la Pâque au soir du 21e jour (Exode 12 : 15-20 ; 13 : 6-7).
C’est la fête des Pains sans levain qui succède directement à la Pâque et qui lui est associée par le symbolisme évoqué de la libération de la servitude.

La première Pâque fut célébrée à la hâte « les sandales aux pieds et le bâton à la main » car c’est le lendemain, dès l’aube du 15e jour, que les enfants d’Israël quittèrent précipitamment le pays d’Egypte (Exode 12 : 11, 33 ; Nombres 33 : 3).

Un ensemble de prescriptions et de règles bien précises encadraient la célébration de la fête (Exode 12 : 43-51 ; 13 : 1-10). Une de ces règles précisait que les os de l’animal sacrifié ne pouvaient être brisés (préfiguration du Christ, notre Pâque, dont les membres n’ont pas été brisés lors de sa crucifixion {Jean 19 : 31- 36}).

Par ailleurs, la Pâque pouvait être célébrée un mois plus tard pour causes d’empêchements majeurs comme le décès d’un proche ou en cas d’absence pour raison de voyage (Nombres 9 : 6-14 ; II Chroniques 30).
Soulignons que c’est la seule fête dont la célébration peut ainsi être reportée ; ce qui confirme bien son importance aux yeux de Dieu.

La Pâque de la Nouvelle Alliance

Pour le chrétien, la Pâque représente le sacrifice ultime du Christ pour le pardon des péchés des hommes repentants (Actes 26 : 23 ; Romains 3 : 24-26 ; 6 : 11 ; 8 : 32-34 ; I Corinthiens 5 : 7 ; 15 : 3 ; II Corinthiens 5 : 21 ; Galates 1 : 4 ; Ephésiens 1 : 7 ; I Timothée 1 : 15 ; Hébreux 10 : 9-10 ; I Jean 2 : 2).

La Pâque est la commémoration de la mort de notre Seigneur (I Corinthiens 11 : 26). Ainsi, par son sacrifice, le Christ a rendu obsolète les sacrifices d’animaux pratiqués sous l’Ancienne Alliance pour le pardon des péchés du peuple (Hébreux 9 : 11-22 ; 10 : 3-22).
Tous les hommes, Israélites et non-Israélites, sont à présent égaux et réconciliés devant Dieu (Ephésiens 2 : 14 ; Apocalypse 5 : 9).

Christ, notre Pâque (I Corinthiens 5 : 7)

On peut certainement affirmer que sur le plan symbolique il y a une analogie entre la Pâque de la Première Alliance et celle au cours de laquelle notre Seigneur a été crucifié.
Mettons en parallèle les derniers moments vécus par notre Seigneur et le déroulement de la Pâque sous la Première Alliance :

A) Première Alliance, B) Christ, notre Pâque

A) "Le 10e jour de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille" (Exode 12 : 3).
B) Jésus se rend à Jérusalem et est acclamé par une foule nombreuse (Jean 12 : 12-16). D'après le contexte, cela a dû se passer le 10e jour. Le Christ, tel un agneau, a été choisi par le peuple.

A) "Ce sera un agneau sans défaut, mâle..." (Exode 12 : 5).
B) "... mais par le sang précieux du Christ, comme un agneau sans défaut et sans tache..." (I Pierre 1 : 18-20).

A) "Vous le garderez jusqu'au 14e jour de ce mois et toute l'assemblée d'Israël l'immolera entre les deux soirs" (Exode 12 : 6).
B) Jésus a été crucifié l'après midi (Jean 19 : 14-18, 31-37) et il a expiré à la neuvième heure (Matthieu 27 : 46; Luc 23 : 44).

A) "Le premier mois, le 14e jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de Yahveh" (Lévitique 23 : 5).
B) "... Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pourvoir manger la Pâque" (Jean 18 : 28). Ce verset confirme que le Christ est bien mort le jour de Pâque.

A) "... vous n'emporterez point de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os." (Exode 12 : 46).
B) "S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes..." (Jean 19 : 33).

Que signifient «entre les deux soirs» et «à la neuvième heure» ?

Avant d’aller plus loin, examinons de plus près à quoi correspondent vraiment les expressions « entre les deux soirs » et « à la neuvième heure ».
Si ces deux expressions ne sont pas vraiment similaires, il y a, cependant, une concordance entre elles. Il est donc important de comprendre la signification exacte de ces deux expressions qui sont liées à la fête de la Pâque.

Dans Exode 12 : 6, il est écrit que l’assemblée d’Israël immolera l’agneau « entre les deux soirs ». (Certaines versions notent « vers le soir »).
Comme la Bible considère que le jour commence la veille au soir, au coucher du soleil, certains, se référant à Deutéronome 16 : 6, en ont déduit que la Pâque était célébrée le soir du 13e jour, qui débute le 14e jour.
Leur argument principal étant une des interprétations de l’expression « entre les deux soirs » qui, selon eux, désignerait la période de temps comprise entre le coucher du soleil et le début de la nuit. Ils avancent, comme preuve de leur bonne foi, que la soirée au cours de laquelle Jésus a pris son dernier repas avec ses disciples représentait le moment même du sacrifice de la Pâque (Matthieu 26 : 17-20).

Pourtant, cette façon de raisonner est incorrecte !
Cette interprétation de « l’entre deux soirs » est celle des Samaritains (non-Juifs) et des Sadducéens, qui ne croyaient ni aux anges ni à la résurrection mais qui avaient cependant la main mise sur l’administration du Temple à l’époque du Christ.
Il faut savoir que ni les uns ni les autres ne pratiquaient un judaïsme « orthodoxe ».

Selon les Pharisiens (plus respectueux de la Loi, dans certains cas !) et le Talmud, « entre les deux soirs » désignait la période de temps qui débute avec le déclin du soleil (+/- vers 15 h.) et son coucher. Non pas le soir, comme l’affirmaient les Sadducéens mais bien en fin d’après midi, « beyn hâ’arvayim » en hébreu.
Remarquons qu’à l’époque du Christ, les deux interprétations coexistaient déjà !

Pourtant, la réponse correcte à cette énigme se trouve bien dans la Bible : ce déclin du soleil dans l’après-midi correspond en fait à la neuvième heure ; une des heures de la journée où était pratiqué le Sacrifice Perpétuel (Exode 29 : 38-39 ; Actes 3 : 1-2 ; Daniel 9 : 21-22).

Le sacrifice du matin avait lieu à la troisième heure (Actes 2 : 15) et celui de l’après midi à la neuvième heure. Or, c’est précisément à la neuvième heure que le Christ a expiré sur la croix (Matthieu 27 : 46 ; Luc 23 : 44 ; Marc 15 : 34).
Puisque d’une part, nous savons que le Christ représente notre Pâque (il est l’agneau de Dieu qui a été immolé (Apocalypse 5 : 9), qu’il a expiré à la neuvième heure et, d’autre part, que l’agneau pascal devait être immolé « entre les deux soirs », il est évident que les deux termes concordent.
En fait pour être plus précis, l’entre deux soirs, qui débute à la neuvième heure, se prolonge jusqu’au soir.

Remarquons que le Christ n’aurait pas pu immoler l’agneau pascal au moment de la Pâque puisqu’il était, lui-même, l’agneau de Pâque (I Corinthiens 5 : 7). Cela est tout à fait logique.
Néanmoins, il a pris un repas, le soir du 13, au cours duquel il a apporté un sens nouveau à la solennité en expliquant à ses disciples les symboles du pain, qui représente son corps rompu pour nous, et du vin, symbole de son sang versé pour la nouvelle alliance et en ajoutant le rituel du lavement des pieds, démonstration de l’humilité que nous devons avoir les uns envers les autres (I Corinthiens 11 : 23-26 ; Jean 6 : 48-58 ; 13 : 1-17 ; Matthieu 26 : 26-29).

Il est vrai que certains passages pourraient laisser penser que la Cène représente l'instant où était sacrifié la Pâque. De plus, on a parfois l’impression que les rédacteurs des évangiles ne s’y retrouvent plus ! Ils semblent confondre la Pâque et le 1er jour des Pains sans levain (Luc 22 : 1, 7 ; Marc 14 : 12-13).

Certes, la Pâque précède directement le 1er jour des Pains sans levain puisque le repas de l’agneau sacrifié à la neuvième heure avait lieu le soir du 14e jour, c’est à dire au début du 15e jour qui inaugure la fête des Pains sans levain ; d’où un amalgame qui pourrait prêter à confusion.

Mais la Bible ne souffre aucune contradiction.
Hélas, Bien souvent, ce sont les hommes qui interprètent les textes à leur manière. Déjà, à l’époque du Christ, les différents partis religieux avaient leur propre compréhension des Ecritures et leurs propres coutumes.

Aujourd’hui encore, alors que les Juifs célèbrent la Pâque pendant deux jours (il y a deux repas consécutifs appelés « séder »), certains chrétiens commémorent la résurrection du Christ en fêtant « les Pâques » le dimanche, tandis que d’autres célèbrent la Sainte Cène plusieurs fois par an.

La Pâque de l’Exode et Christ, notre Pâque

Repères :


1) L’agneau de Pâque devait être choisi le 10e jour du premier mois (Exode 12 : 3).
C’est vraisemblablement aussi le 10e jour que le Messie est acclamé (choisi) par le peuple lorsqu’il se rend à Jérusalem (Jean 12 : 12-16).

2) Au cours du repas du soir, le jour de la préparation, la veille de la Pâque, Jésus explique les nouveaux symboles propres à la Pâque de la Nouvelle Alliance (Jean 13 : 1).

3) Jésus est arrêté la nuit par la milice du Temple et comparaît devant les autorités religieuses puis devant Pilate, le gouverneur romain (Matthieu 27 : 1-2).

4) Dans l’évangile de Marc, Jésus est crucifié vers la 3e heure. Dans celui de Jean, c’est vers la 6e heure (Marc 15 : 25 ; Jean 19 : 14-18).

5) Le Christ meurt sur la croix à la 9e heure au moment même où les agneaux étaient sacrifiés pour le repas de la Pâque. C’est le sacrifice de la Pâque (Matthieu 27 : 46 ; Marc 15 : 34-37 ; Luc 23 : 44 ; Jean 18 : 28 et Exode 12 : 6).

6) Après le sacrifice de la Pâque, l’agneau était rôti pour être mangé au cours d’un repas (de la Pâque) qui se prolongeait jusque dans la nuit (la nuit mémorable) (Exode 12 : 8-11, 42).

7) Ce repas du 14 au soir inaugure la fête des Pains sans levain qui durera sept jours, soit du 15e jour au 21e jour (Exode 12 : 15-20). Le premier et dernier jour sont des sabbats annuels.

8) Les Israélites quittèrent précipitamment l’Egypte vers la fin de la nuit après avoir réclamé des objets précieux aux Egyptiens (Exode 12 : 31-42).

9) Christ est ressuscité samedi en fin d'après-midi juste avant la nuit, qui marque le début du premier jour de la semaine. En effet, les femmes constatent que le corps n’est plus dans le tombeau dimanche à l’aube. Marie de Magdala voit aussi le Christ le même jour au matin (Matthieu 28 : 1-10 ; Marc 16 : 2-9 ; Luc 24 : 1-11 et Jean 20: 12, 14-18).

Conformément à la prophétie, le corps du Christ est resté trois jours et trois nuits au sein de la terre. On peut donc affirmer qu’il est mort un mercredi vers 15h et non un vendredi, puisqu’il était déjà ressuscité le dimanche, premier jour de la semaine, avant l’aube (Matthieu 12 : 39-41 ; 16 : 4 ; Luc 11 : 29).
Précisons que la crucifixion précédait un sabbat annuel (Marc 15 : 42 ; Luc 23 : 54), alors que la résurrection succédait à un sabbat hebdomadaire (samedi) (Matthieu 28 : 1, etc…).

Jérusalem, ville des fêtes ...

Depuis toujours, Jérusalem fut la cité choisie par Dieu pour y faire résider son nom (Deutéronome 12 : 5-12; I Rois 8 : 48; Psaumes 87 et 132 : 13).
La ville, qui se nomme également Sion ou Ariel, était le lieu privilégié où étaient célébrées les fêtes de Dieu (Deutéronome 16 : 5-6). Ainsi, trois fois par an, tout Israélite était invité à se rendre à Jérusalem pour y célébrer la fête de la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tentes (Exode 23 : 17).
C'est du reste pour cette raison que les parents de Yéchoua avaient l'habitude de monter à Jérusalem pour la Pâque (Luc 2 : 41-43).

Mais, après la destruction du Temple en l'an 70, il devint impossible de respecter cette ordonnance et c'est dans la diaspora (des Juifs et des premiers chrétiens) que la fête de la Pâque fut désormais célébrée. Aujourd'hui, partout dans le monde, c'est au sein des familles et des congrégations que la fête est célébrée.
Notre Seigneur Yéchoua avait prophétisé cette situation, lors d'une discussion avec la Samaritaine :

« - Crois-moi, le moment viendra où vous n'adorerez le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. » (Jean 4 : 21).

Mais, le jour viendra où on se rendra de nouveau à Jérusalem pour y célébrer les fêtes en l'honneur du Seigneur et Messie Yéchoua-Emmanuel :

 « Alors on proclamera dans Sion la renommée du Seigneur; on chantera ses louanges à Jérusalem, quand tous les peuples s'y rassembleront, quand les royaumes y adoreront le Seigneur. » (Psaumes 102 : 22-23). (Voir aussi : Jérémie 3 : 17; Esaïe 2; et 52 : 7-10).

Quand faut-il célébrer la Pâque ?

Certaines congrégations ont choisi de célébrer la fête de la Pâque le soir du 13e jour, comme l’avaient fait le Seigneur et ses disciples. Bien qu’ils commémorent la Sainte Cène le 14e jour (le 13 au soir), ce début de soirée ne correspond néanmoins pas à « l’entre deux soirs ».

D’autres chrétiens commémorent cette Sainte Cène au moment de la neuvième heure. De cette façon, le rituel du pain, du vin et du lavement des pieds est célébré le 14 nisan « entre les deux soirs ». Ensuite, un repas fraternel, qui peut se prolonger tout au long de « la nuit mémorable », est pris en commun (Exode 12 : 42 ; Esaïe 30 : 29) ; inaugurant ainsi la fête des Pains sans levain, symbole du rejet du péché (I Corinthiens 5 : 6-8).

Avec le repas (cena en latin) du 13 au soir, le Christ nous a montré la manière de célébrer la fête avec de nouveaux symboles. Il n’aurait pas pu le faire le lendemain, au moment de la Pâque puisque, répétons-le, il est la Pâque et il est mort le 14e jour du premier mois.

Il a été immolé comme agneau de Pâque « entre les deux soirs », c’est à dire qu’il a expiré sur la croix à la neuvième heure, le jour même de la Pâque (Jean 19 : 31-37 ; 6 : 48-58). D’ailleurs, au même moment, les Juifs célébraient la fête de la Pâque conformément à la Loi mosaïque (Jean18 : 28).

La version que nous donne l’Apôtre Jean de cet évènement nous révèle que c’est bien la veille de la Pâque que le Seigneur a pris le repas (la Cène) avec ses disciples (Jean 13 : 1). Du reste, dans Jean 13 : 29, les disciples pensaient que Judas Iscariote était sorti acheter le nécessaire pour la fête (du lendemain 14), lorsqu’il quitta la salle au cours du repas.

Et si cela peut encore être nécessaire, reportons-nous au chapitre 35 du deuxième livre des Chroniques.
Le roi Josias célébra une Pâque avec son peuple qui n’eut pas sa pareille depuis l’époque de Samuel le prophète. En effet, ce sont des milliers d’agneaux, de chevreaux et de bœufs qui furent sacrifiés au cours de cette fête mémorable.

Mais pensez-vous que tout ce travail d’abattage, de dépeçage et de distribution des morceaux de viande ait pu être réalisé depuis le soir du 13 nisan jusque bien tard dans la nuit ?
Le verset 14, indique que les sacrificateurs furent occupés jusqu’à la nuit à offrir les holocaustes. C’est donc avant la nuit qu’ils ont commencé leur travail fastidieux. C’est à dire dans l’après-midi du 14 nisan et non du 13.
Au verset 16, on note que c’est « ce jour-là » que le service de Yahveh a été fait pour la Pâque ; il n’est pas écrit « cette nuit-là » même si le service a duré jusque dans la nuit.
En commençant ce service le 13 dans l’après-midi, ils n’auraient pas observé correctement la fête.

Il faut savoir que c’est l’acte d’immoler (le 14, entre les deux soirs) qui représente la Pâque. Quant au repas, il était pris en début de soirée, c’est à dire avec le début de la fête des Pains sans levain qui succède donc directement à la Pâque.

Remarquez : si les Israélites avaient pris le repas de la Pâque le 13 au soir, ils auraient eu largement le temps de préparer des pains classiques (au levain) puisqu’ils sont partis le 15, à l’aube. Or, ils n’ont pas eu le temps de faire lever la pâte (Exode 12 : 8, 39). Cela confirme bien que la Pâque avait lieu le 14, en fin d’après midi et non le 13 au soir.

Quand se situe « l’entre deux soirs » ?

Un simple calcul nous permet de connaître quelle est la neuvième heure et donc le début de « l’entre deux soirs ». La nouvelle lune (2) après l’équinoxe du printemps marque le début du premier mois de l’année. On compte 14 jours à partir de cette nouvelle lune et on détermine ainsi le jour où la Pâque doit être célébrée.

En 2010, ce 14e jour tombe le lundi 29 mars.
La partie diurne de ce 29 mars compte 12 heures et 44 minutes.
On divise ce laps de temps en 12, puisqu’un jour (diurne) compte 12 heures (Jean 11 : 9) et on obtient des « heures » de 64 minutes (arrondies) que l’on répartit comme suit :

Lundi 29 mars 2010 (heure UT + 2)




A noter qu'à Jérusalem, les heures de lever et de coucher du soleil sont fort différentes de celles en Europe et il est prudent de vérifier sur place quand a lieu la 9e heure.

Conclusion

Le Christ n’a pas changé la Loi (Matthieu 5 : 17-19).
La fête avait bien lieu le 14 nisan « entre les deux soirs », c'est-à-dire dans l’après-midi.
En célébrant la Pâque le 13e jour au coucher du soleil, c’est la Cène qui est commémorée (c'est à dire le repas que le Seigneur a pris avec ses disciples le soir du jour de la préparation).
Bien que le 13e jour au soir ne corresponde pas à « l’entre deux soirs » ni à la « neuvième heure », cette soirée (du 13) inaugure malgré tout le début du 14e jour.

Ainsi, si certaines congrégations commémorent la Cène le 13 au soir, d'autres ont choisi de célébrer la fête au moment exact de la Pâque (dans l’après-midi du 14), pour continuer avec un repas le soir qui inaugure la fête des Pains sans levain et passer ensuite une veillée (la nuit mémorable).

Notes :

1) Bien avant l’institution de la première Pâque, certains épisodes du livre de la Genèse peuvent être considérés comme des préfigurations de la Pâque. Par exemple : le repas partagé entre Abraham et les Messagers de Dieu en route pour Sodome et Gomorrhe (Gen. 18), ainsi que le « sacrifice » d’Isaac (Gen. 22).

2) Pour déterminer ce 14e jour, on compte à partir du jour de la nouvelle lune (le molad en hébreu). Ce jour de la nouvelle lune (invisible) est le début officiel du nouveau mois.

(Cet article a été écrit sur base des recherches de Pierre Georlette, Israël)

Salutations fraternelles,
Mars 2008 (article révisé en Février 2010)
Jacquy Mengal

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