Quel
est l'enjeu du conflit pour la ville ?
L'actualité
de ces dernières semaines nous rappelle une fois de plus que le
conflit Israélo-palestinien n'a toujours pas trouvé de solution
pacifique, malgré les nombreuses tentatives de négociations menées
depuis des décennies, principalement sous l'égide des Américains.
Mais au delà des revendications pour la reconnaissance d'un État
palestinien, c'est le statut de Jérusalem et l'accès au mont du
Temple qui provoquent ce nouveau regain de violence auquel nous
assistons depuis septembre 2015.
Avec
ces vagues de violences à répétition, nous pourrions penser a
priori que la ville
porte bien mal son nom, puisque Yéroushalaïm
(Jérusalem) signifie littéralement « Ville de paix ».
Mais, c'est peut-être oublier un peu vite, que si la cité est
depuis longtemps un foyer de tensions, son avenir, largement
prophétisé dans les Écritures, n'en sera pas moins prospère,
heureux et véritablement paisible.
Bref
rappel historique
Le
lieu où Abraham voulut offrir son fils Isaac en « sacrifice »
était déjà habité par les Jébuséens. Ceux-ci fortifièrent la
colline au sud du mont Moriah et lorsque le roi David conquit la
ville vers l'an 1 000 avant notre ère, il y établit sa capitale.
« David
s'empara pourtant de la forteresse de Sion, nommée par la suite Cité
de David. » (II
Samuel 5 : 7).
Mais
c'est à Salomon, son fils, que revint l'honneur de bâtir un Temple
sur le mont Moriah à la gloire du Dieu d'Israël. Le roi fit
également agrandir la cité
et construire de
nouvelles murailles afin de protéger le Sanctuaire.
Ensuite,
les rois de Juda, au gré des circonstances et de leur fidélité à
l'Alliance sainte, agrandiront la cité et la fortifieront.
Une
nouvelle enceinte fut édifiée par le roi Ezékias au VIIIe siècle
av. J.-C., pour accroître la superficie de la ville et accueillir
ainsi les fugitifs Israélites rescapés de la prise de Samarie en -
721. Cette enceinte, qui est véritablement considérée comme la
« Première muraille », protégeait le Quartier Neuf
(Mishneh)
situé à l'ouest de la Cité de David.
Longtemps
après, le royaume de Babylone succéda à l'Empire assyrien, et dans
sa soif de conquêtes, le roi Nabucodonosor déporta la population
juive à Babylone et détruisit Jérusalem et son Temple en - 586.
Toutefois, après le retour d'exil et la reconstruction du Temple,
Artaxerxès, empereur de Perse, autorisa Néhémie à se rendre à
Jérusalem afin d'entreprendre la restauration des murs et des portes
de la cité en - 445.
A
l'époque hasmonéenne, au IIe siècle avant notre ère, le « Second
rempart » fut élevé et compléta celui reconstruit par
Néhémie.
Ensuite,
sous l'occupation romaine, Hérode le Grand, dont la cruauté n'avait
d'égal que son génie bâtisseur, embellit le Temple et encouragea
le développement urbanistique de la ville. La cité s'élargit
encore en direction du nord, sous le roi Agrippa Ier (41 à 44 de
notre ère).
Mais
la prise de Jérusalem et la destruction du Temple par le général
romain Titus et ses légions en l'an 70 faillit anéantir l'existence
même de la cité. Et, après la destruction complète de la ville
par l'empereur Hadrien, en réponse à la révolte de Bar-Kokhba,
celle-ci fut aussitôt reconstruite en 135 sur le modèle romain et
porta le nom d'Aelia
Capitolina.
Au
Ve siècle, sous le règne de l'impératrice byzantine Eudoxie, les
remparts furent complètement relevés. Et, excepté la brève
période de domination perse sassanide (614 à 629), les Byzantins
demeurèrent dans la ville jusqu'à ce que les Musulmans s'en
emparèrent en 638.
C'est
durant cette première période musulmane que le Dôme du Rocher fut
construit en 691, puis la mosquée Al-Aqsa, qui fut achevée en 715.
Les Arabes y restèrent jusqu'en 1099, quand les Croisés y
installèrent le Royaume latin de Jérusalem.
En
1187, Saladin conquit Jérusalem et en chassa les Croisés. C'est la
période ayyoubide qui dura jusqu'à la prise de la ville par les
Mamelouks en 1267.
Puis,
avec la conquête du sultan turc Selim Ier en 1517, Jérusalem tomba
dans le giron de l'empire ottoman pour une durée de quatre cents
ans. C'est durant cette période (1537 à 1541) que Soliman le
Magnifique fit rebâtir les portes et les murailles de la Vieille
ville.
« Ce
sont des étrangers qui rebâtiront tes murailles; leurs rois seront
à ton service, dit le Seigneur. »
(Esaïe 60 : 10)
Avec
la fin du pouvoir ottoman en 1917, Jérusalem, et tout le pays, fut
placé sous la tutelle du « mandat britannique » jusqu'à
la création de l’État d'Israël le 14 mai 1948.
Mais,
dès le lendemain de la proclamation d'indépendance, une coalition
arabe formée de l’Égypte, du Liban, de la Syrie, de la Jordanie
et de l'Irak attaqua le nouvel État d'Israël.
Après
une année de guerre, l'armistice fut signée par les belligérants,
excepté l'Irak. La Judée et la Samarie (Cisjordanie) passèrent
sous contrôle jordanien et Jérusalem fut divisée entre la
Jordanie, contrôlant la partie orientale et Israël la partie
occidentale.
En
juin 1967, Israël mena une guerre préventive de six jours pour
devancer la menace imminente d'une attaque de la coalition ennemie
formée de l’Égypte, la Jordanie, la Syrie et de l'Irak. A l'issue
du conflit, Jérusalem-Est fut reprise des mains des Jordaniens ainsi
que la Judée-Samarie (Cisjordanie). Cependant, l'administration du
mont du Temple (esplanade des mosquées) fut laissée aux Arabes
palestiniens.
Jérusalem
fut réunifiée et proclamée « Capitale éternelle et
indivisible de l’État d'Israël », ce que le conseil de
sécurité de l'ONU ne reconnut pas !
Frustrés
par la défaite de la guerre des Six jours, la Syrie et l’Égypte
attaquèrent Israël par surprise au mois d'octobre 1973. C'est la
guerre du Kippour qui, bien que n'ayant pas eu de répercussion
notable sur le statut de Jérusalem, permit à l’Égypte la
récupération du Sinaï et une normalisation des relations avec
Israël.
Malheureusement,
le processus de paix entre Israël et les Arabes palestiniens n'a
toujours pas abouti sur une paix consensuelle durable, laissant
Jérusalem aux cœur des révoltes arabes (Intifadas). Et depuis la
fête de Rosh Hashana 2015, la ville doit à nouveau faire face à ce
que d'aucuns appellent déjà une « troisième intifada ».
L'enjeu
caché du conflit
A
travers ce bref survol historique, nous constatons que Jérusalem a
été envahie et dominée à de nombreuses reprises et par différents
peuples. Certains historiens affirment qu'elle a été détruite
dix-sept fois !
Pourtant,
le sous-sol de la région ne recèle aucune richesse importante et la
cité n'était à ses débuts qu'une petite ville montagneuse sans
grande importance stratégique.
Comment
se fait-il alors qu'elle soit devenue la ville opulente que nous
connaissons aujourd'hui ? Et pourquoi est-elle toujours autant
convoitée après toutes les souffrances qui lui on été infligées ?
Tout
le monde sait que Jérusalem est une ville religieuse importante,
autant pour le Judaïsme que pour l'Islam ou le Christianisme. C'est
sans aucun doute cette particularité qui est à l'origine des
tensions récurrentes pour la ville. Mais d'un point de vue
strictement historique,
il nous faut reconnaître qu'elle fut d'abord et avant tout la
capitale du royaume de Juda :
« Le
Seigneur son Dieu lui accorda quand même un fils pour lui succéder,
afin que la famille ne s'éteigne pas et que Jérusalem reste la
capitale du royaume, mais ce fut à cause de David, »
(I Rois 15 : 4).
En
effet, la tribu cananéenne des Jébuséens qui y était installée
depuis l'âge du bronze a été vaincue définitivement par le roi
David en raison de la méchanceté de ses habitants et de leurs
pratiques odieuses (voir Lévitique, chapitres 18 à 20).
Le
peuple de Juda lui-même dut aussi subir la correction divine et
l'exil à chaque fois qu'il tombait gravement dans le péché. Ce qui
fut notamment le cas en – 586 et en l'an 70.
Mais,
en dépit de ces épisodes d'exils forcés, Jérusalem est toujours
restée la capitale des descendants du peuple de Juda, qui n'est
autre que le peuple juif !
Il
ne s'agit pas ici d'une revendication politico-religieuse quelconque,
mais d'un fait historique indéniable !
Et en plus d'être la capitale de ce peuple juif, et avant toute considération religieuse ou politique, elle est la seule ville sur cette terre que le Seigneur a choisie pour y faire résider son Nom !
"... C'est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité." (II Chron. 33: 4/II Rois 21: 4, version L. Segond)
"d'ailleurs je ne lui reprendrai pas tout le royaume, mais je lui laisserai une tribu, à cause de mon serviteur David et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie." (I Rois 11: 13, 11: 32 et 11: 36).
Mais,
au delà des querelles religieuses et des rivalités politiques, la
véritable raison du conflit pour Jérusalem dépasse l'entendement
humain, car il s'agit d'une guerre spirituelle dans laquelle Satan
essaye de contrecarrer les plans du Tout-Puissant et de prendre la
place de son Messie.
« L'ange
dit à Satan, l'accusateur : - Que le Seigneur te réduise au
silence, Satan, oui, qu'il te réduise au silence, lui qui a choisi
Jérusalem ! Yéchoua n'est-il pas en effet comme un tison
arraché au feu ? » (Zach. 3 : 2).
Quel
avenir pour Jérusalem
En
effet, tous ceux qui lisent les Écritures savent très bien que le
Messie d'Israël régnera à Jérusalem !
« C'est
pourquoi, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers, je vais
revenir à Jérusalem pour y manifester ma bonté. Mon temple y sera
rebâti, et l'on reconstruira la ville. » (Zach. 1 :
16).
Mais
avant cette époque glorieuse, la ville devra à nouveau faire face à
une période de troubles et de conflits qui semble déjà se profiler
à l'horizon quand on considère le risque d'aggravation de la
situation actuelle et les déclarations des dirigeants de ce monde à
propos du statut de la ville sainte. Plusieurs prophètes nous ont
annoncé cette époque et en particulier Zacharie qui nous donne une
chronologie de ce qui va se passer dans un avenir plus ou moins
proche.
« En
ce temps-là, je ferai de Jérusalem un bloc de pierre que les
peuples voudront soulever. Alors toutes les nations de la terre
s'uniront contre la ville. »
(Zach. 12 : 3).
« 2
En effet, le Seigneur rassemblera les nations pour qu'elles attaquent
Jérusalem (...) 3 Puis le Seigneur se mettra en campagne contre ces
nations, (...) 4 En ce temps-là, il se tiendra sur le mont des
Oliviers, près de Jérusalem, à l'est de la ville (...) 9 En ce
temps-là, le Seigneur régnera sur la terre entière, (...) 11 On
pourra s'installer dans la ville, elle ne sera plus menace de
destruction et on y vivra en sécurité (...) 16 En ce temps-là, les
survivants des nations qui ont attaqué Jérusalem se rendront chaque
année dans cette ville, pour adorer le Seigneur, le roi de l'univers
... » (Zach.
14).
Mais
quand bien même, Jérusalem aurait encore à subir pour un temps la
convoitise et la violence des hommes, sachez qu'elle est destinée à
devenir véritablement et sans l'ombre d'un doute la Ville
de paix qu'elle aurait toujours
dû être.
"Moi, le Seigneur, j'ai un amour ardent pour Jérusalem, j'éprouve une vrai passion pour elle. C'est pourquoi, je le déclare, je suis revenu à Jérusalem, j'habite de nouveau à Sion. On appellera Jérusalem 'Ville fidèle', et Sion, la colline qui m'appartient, aura pour nom 'Colline sainte'" (Zach. 8: 3).
« Un
jour, la colline du temple sera solidement fondée sur les plus
hautes montagnes, elle se dressera au-dessus des collines. Alors les
peuples afflueront vers elle. Beaucoup de nations s'y rendront ;
''En route ! diront-elles, montons à la colline du Seigneur, à
la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ce qu'il attend de
nous, et nous suivrons le chemin qu'il nous trace.'' En effet, c'est
de Sion que vient l'enseignement du Seigneur, c'est de Jérusalem que
nous parvient sa parole. Il rendra son jugement entre de nombreux
peuples, il sera un arbitre pour de puissantes nations, même
lointaines. De leurs épées elles forgeront des pioches, et de leurs
lances elles feront des faucilles. Il n'y aura plus d'agression d'une
nation contre une autre. Chacun cultivera en paix sa vigne et ses
oliviers sans que personne lui cause de l'effroi. Voilà ce que
déclare le Seigneur de l'univers. »
(Michée 4 : 1-4/Esaïe 2 : 2-4).
Cet
article a également été publié sur "Ops & Blogs" du
"Times of Israel"
Jacquy
Mengal
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